"Nous avisons les personnes sensibles que le sang aperçu dans ce film est à la base de coulis de framboise ." Voila qui est dit ... "Les oreilles entre les dents" , sixième film de Patrick Schulmann est l’une des comédies les plus drôles des années 80 avec "Le Téléphone sonne Toujours Deux fois" (et j'assume totalement ce choix) . C'est simple pour moi , c'est son meilleur film . À la fois burlesque , totalement absurde , désopilant , grouillants de gags avec des moments cultes , il faisait suite au triomphe obtenu en salle en 1985 du film "P.R.O.F.S". De là , la carrière de Schulmann semble relancée après avoir connu une série d'échecs ("Rendez moi ma peau" , "Aldo et Junior" ...) . Et après ses 2,8 millions d'entrées qu'il avait obtenu auprès des spectateurs dans les salles , il percevra dans le comique burlesque et absurde en écrivant cet avant dernier film d'une comédie policière totalement décalée . Alors que cet excellent script pouvait très bien atterrir aux mains des producteurs attisant des grands noms du comique à la française , Schulmann préfère rester fidèle à sa troupe de comédiens habituels dont le nom n’est pourtant pas vendeur sur une affiche. Ainsi Jean-Luc Bideau (vaillant soldat de son premier film " Et la tendresse ? Bordel ! ) se voit confier le rôle d'un criminologue . Il y a aussi un couple principale incarnés par l'inoubliable Jeanne Marie (pour les gens de ma génération à qui ça parle en atteignant l'âge majoritaire dés l'année 1985 ou 1986 -"Paulette , la pauvre petite Milliardaire"- ) et Laurent Gamelon ( l'un des quatre acteurs principaux de "P.R.O.F.S" mais surtout reconnu comme acteur débutant au "Petit Théâtre de Bouvard") . Du côté des seconds rôles , le metteur en scène refait appel à Fabrice Luchini ( "P.R.O.F.S") ainsi qu'à Philippe Khorsand ("Zig Zag Story") que moi jeune téléspectateur avait découvert en 1982 dans cette émission humoristique diffusé tout les dimanche soir sur FR3 ; "Merci Bernard" , réalisé par Jean-Michel Ribes qui sept ans plus tard lancera "Palace" ("Appelez moi le directeur !" - incarné par ... Philippe Khorsand dans le rôle justement du directeur -) , mais vous avez aussi l'une des plus belles répliques tenu par l'iconique Jeanne Herviale : "Il parait aussi qu'il avait des grosses couilles noires. Comme les bergers allemands. vous savez ?.. Mais ça je les ai jamais vu !" . Ce film s'annonçait comme un tabac ou au vu de son script on passe d'un meurtrier à un autre avec un sens du gag absurde qui ne pouvait qu’enchanter . Mais voila , ce film était sorti à une période où la crise du cinéma faisait rage ,les cinéastes français avaient beaucoup moins de moyens financiers que leurs confrères américains. Le budget moyen d´un film français est en moyenne 10 fois inférieur à celui d´un film d´outre-Atlantique. il y 'eu des coup heureux comme "Diva" , "Trois hommes et un couffin" , "Le Grand chemin" , "la Vie est un long fleuve tranquille" (j'ai toujours eu un mal fou avec ce film comme les autres suivants de Chatillez immense metteur en scène de publicité des années 80 - il faudra que j'attende jusqu'à "Tanguy" pour avoir gain de satisfaction-) , "Thérèse" ou encore "Le Grand Bleu" , mais il faut croire qu'avec l'affiche peu parlante de "Les oreilles entre les dents" et son casting pas vraiment attractif , le film ne connu pas coup là . Ce qui a condamné son réalisateur à un long silence de onze ans . Il n'a pu revenir qu'avec "Comme une bête" , car entretemps , il était devenu reporter à la télévision pour l'émission "Envoyé Spécial" sur France 2 . Et bis repetita pour son retour au cinéma ... Le public ne s'est même pas déplacer pour aller voir son septième et dernier film . Pas cool , d'autant plus que c'est l'un de ses tous meilleurs films . Patrick Schulmann était le père du documentariste Tristan Schulmann . Il nous a quitté 19 mars 2002 , victime d'un accident de voiture dans la route départemental 11 des Yvelines . Il meurt à l'hôpital Mignot au Chesnay peu après 19 heures.