Les Orgueilleux par Alligator
Les commentaires élogieux lus ici ou là ont quelque peu altéré mon visionnage : j'ai été déçu et sidéré par l'ennui. Je me suis bien trop souvent emmerdé.
Mal transporté par cet arrêt d'autobus sans fin, si ce n'est celle du mari de Michèle Morgan.
La réalisation d'Allégret me parait bien plate, alors qu'il avait la toute magnifique rudesse des ruelles de Vera Cruz pour prendre appui.
On voit bien que le montage extrêmement lent (pour pas grand chose) n'a que pour but d'apesantir de plus en plus l'atmosphère plombée par les chaleurs du climat. Mais à voir ces longs plans sur les déshabillés de Morgan on peut se demander si l'aspect érotique n'est pas le seul élément à prendre en compte finalement à l'heure de comprendre la mise en scène ensuée. Ce film serait-il un coup, produit pour la seule affiche combinant Michèle Morgan et Gérard Philipe?
En somme, que reste-t-il de ce film si ce n'est ces deux interprêtes principaux? Le scénario aurait pu donner quelque chose de fabuleux mais Aurenche s'est bien mal loti à travailler ici avec un Allégret peu inspiré. Si ce n'est par les courbes et les gouttes de sueur de la belle fée Morgan. L'histoire est fadement mise en image. Le film manque de rythme et de contenu. La fève du film, la performance encore une fois somptueuse de Gérard Philipe, impressionnant par moments, est confinée à la portion congrue. Pas assez de présence pour donner à l'idylle une crédibilité nécessaire, vitale même à tout le film.