Une jeunesse brisée

Lors de mon périple en avion vers l'Asie du Sud-Est, j'ai eu l'occasion de profiter du large catalogue que possédait une compagnie originaire des Emirats. Entre La La Land et Premier Contact, je me suis attardé sur un film danois au titre français horrible quand on voir ce que signifie l'original, Les Oubliés.

Ce fut un véritable coup de coeur et j'ai dû attendre un petit temps avant de le voir débarquer en Belgique dernièrement. Je n'ai pas raté l'occasion et c'est donc un dimanche soir bien sous la couette que j'ai pu revoir à quel point ce film était vraiment réussi.

J'aime beaucoup déjà de voir un cinéaste danois s'attarder sur une histoire assez méconnue de la guerre, probablement peu mise en avant au Danemark même, à savoir les Allemands réquisitionnés pour déminer l'ensemble des plages des côtes danoises. La plupart de ces soldats étaient de jeunes adolescents.

L'autre point de départ, c'est la colère et la haine de cet officier danois vis-à-vis des Allemands. Cet état d'esprit va évoluer au fur et à mesure du contact qu'il aura avec les jeunes. Tantôt dur, tantôt compatissant. Tantôt compréhensif, tantôt dans la colère, l'officier va pourtant s'attacher à ces jeunes hommes, laissant donc de côté sa rancoeur.

C'est un film véritablement humain, filmé de bien belle manière. De superbes plans des plages égaient cette oeuvre. Des moments plus durs aussi. Comme les bras arrachés de ce jeune garçon qui marqueront les esprits. On notera également des moments de tension plutôt bien rendus même si on regrettera d'en voir finalement un peu trop souvent, Zandvliet se basant parfois un peu trop là-dessus. La peur est néanmoins quotidienne pour ces jeunes hommes.

L'oeuvre est particulièrement bien servie par un casting impeccable, tant au niveau des jeunes acteurs, franchement marquants (Joel Basman ou Louis Hoffmann), un Mikkel Boe Følsgaard parfait dans son rôle et surtout une véritable révélation à mes yeux qu'est Roland Møller. Quel acteur vraiment !

Les Oubliés est donc un film qu'il serait dommage de louper, profondément humain dans ce qu'a été la Seconde Guerre mondiale. Le cinéma scandinave reste quand même une valeur sûre pour nous sortir chaque année l'un ou l'autre films qui valent le détour !

(8,5/10)