Un western très lambda, sommaire, dans lequel on en vient à se demander où est passée la patte de son réalisateur. C'est d'autant plus troublant qu'avec Le Retour de Frank James, Fritz Lang avait tout de même réussi à imposer un peu de son style.
Malgré une séquence d'introduction qui fonctionne, la plupart des personnages sont, eux, assez mal introduits, si bien que certains principaux sont présentés comme secondaires, et inversement : le pire rôle étant sans nul doute celui attribué à Virginia Gilmore qui disparait bien trop vite. Même le sujet principal du film, la Western Union, en plus de ne pas se révéler forcément pertinent factuellement parlant, finit par passer au second plan. On finit donc par se retrouver à suivre une querelle entre deux frères, l'un voulant se ranger l'autre non (classique, mais sans nul doute la partie la plus réussie du long-métrage), avec en toile de fond le nord contre le sud et ceux qui viennent de la ville opposés à ceux qui viennent de l'ouest sauvage (ah tient, comme dans La Petite Maison dans la prairie).
Western « gentil » oblige (ou de la période dite « classique » si vous préférez), on tente de faire de l'humour. Ça passe avec le cuisinier, qui prend cher tout du long, beaucoup moins avec les indiens, présentés comme des sauvages idiots tout juste bons à boire du whisky et à être exploité pour servir d'obstacle au « progrès ».
Bref, un film de commande oubliable de la part d'un réalisateur qui, d'une part, n'a jamais brillé dans le genre du western, et qui, d'autre part, n'a pas non plus tourné ses meilleurs films dans le pays de l'Oncle Sam. Heureusement que le technicolor ainsi que les paysages de l'Utah et de l'Arizona (à défaut d'avoir pu tourner dans le Nebraska et de correspondre au scénario) sont là pour sauver en partie le film.
PS : le film a l'une des morts les plus ridicules du cinéma à la 56ᵉ minute.