Lise Akoka et Romane Guéret qui ont découvert le monde du cinéma par le biais de la direction de casting et le coaching d’enfants se sont inspirées de leur expérience pour en faire leur premier film.
Un tournage va avoir lieu dans la cité Picasso, à Boulogne-Sur-Mer, dans le nord de la France. Quatre adolescents Lily, Ryan, Maylis et Jessy sont choisis pour jouer les rôles principaux. Mais tout le monde se demande dans le quartier pourquoi avoir choisi les pires…
Mais contrairement à ce qu’il se passe habituellement, elles ont fait un casting « à l’envers ». « Nous sommes allées à la rencontre de nos personnages avant même qu’ils ne soient écrits ». Lise, Romane et Éléonore Gurrey, leur co-scénariste ont rencontré des dizaines de jeunes ayant des enfances accidentées, se sont imprégnées de leur histoire, de leur language pour construire leur histoire.
Puis, un autre casting « sauvage » dans les collèges, les écoles, les foyers… a été nécessaire pour trouver les quatre talents du film.
« Jusqu’où peut-on aller pour créer un objet artistique ? »
Et quel talents ! Autour de Johan Heldenberg, dans le rôle de Gabriel, un réalisateur rempli d’humanité… ou de manipulation, ces jeunes sont si beaux, si intenses et justes « trouver ces visages, ces regards qui accaparent le vôtre, ces voix qui vous saisissent, requiert une grande patience et une certaine foi » que nous pourrions penser que tout soit improvisé. Hors, tout est si précis et écrit que ces enfants étaient dirigés « à l’oreillette » « nous avons travaillé à distance de la caméra avec un combo et un pupitre doté de boutons qui nous reliait à chaque acteur et à certains techniciens ». Et les longues prises effectuées avec deux caméras donnent cette sensation de réel, proche du documentaire.
Un film dans le film, de vraies gens mêlés aux acteurs professionnels. La vie et le cinéma fusionnent pour donner un film magnétique et fascinant, entre drame et comédie.
Jouant sur les codes du documentaire et ceux des teen movies, Les pires nous fait particulièrement ressentir tout le pouvoir attractif du cinéma et l’attitude ambigüe de ceux qui viennent chercher, s’emparer d’images, d’émotions du réel