Absolute Power n’a certes pas fait date dans la filmographie d’un des derniers géants d’Hollywood, mais il n’en reste pas moins un polar dont la sympathie suscité et la maîtrise formelle pallie à l’absence de réels enjeux narratifs, la faute à une histoire à laquelle on ne peut décemment croire et une certaine paresse dans le brossage des personnages.
Convenu donc, mais avec assez de touches réussies pour faire passer la pilule. Des échanges réjouissants en un Ed Harris intègre mais forceur et un Clint Eastwood qui, il y a 27 ans déjà, blague sur son âge avancé. De même, le réalisateur parvient à mêler les registres, entre le cocasse, l’intimiste et le tendu.
C’est sans doute l’introduction toute en douceur jusqu’au meurtre qui fait la force du métrage, introduisant un jeu pervers et méta avec le miroir qui met à la fois Luther (Clint) et le public en spectateurs d’un crime auquel il assiste passivement. Le personnage est ainsi assis dans la salle avec l’audience, regardant se dérouler l'événement perturbateur et commençant à en anticiper les conséquences.
Le reste se déroule pépère et sans accrocs, légèrement desservi par une partition douteuse et datée. Et si le cast solide ne brille pas particulièrement, il fait tout de même l’affaire pour un petit film post Noël.