Les Plus belles années de notre vie par busterlewis

William Wyler fait parti de ces grands réalisateurs hollywoodiens dont on peine parfois à définir l'identité artistique. Il a souvent adapté des grands classiques ou bien dirigé des projets de grandes envergures. Mais, en observant bien son travail, on remarque qu'il apporte toujours un grand soin à tous ses personnages et qu'il soigne même ceux qui ne sont pas au premier plan.

Les plus belles années de notre vie est un beau et grand mélodrame car c'est un film qui prend le temps de donner de la carrure à ses personnages. Il dure longtemps mais c'est nécessaire pour décrire avec "réalisme" les personnages et pour vivre pleinement la réhabilitation de trois soldats revenus du front après la Seconde Guerre mondiale.

La trouvaille de Wyler, ce qui fait que le film sort de son époque, est l'utilisation d'une grande profondeur de champ. En effet, la plupart des séquences se déroulent dans un décor réel et non dans de simples décors. Les plus belles années de notre vie ne résonne pas du tout comme un film de studio. Il a l'ambition, le désir de capter l'atmosphère de toute une époque. On voit donc les acteurs dans la rue ou dans un night-club. On voit Dana Andrews passer en revue des centaines d'avions hors d'usage. Le soin apporté aux décors rajoute de la profondeur à tout ce qui arrive aux personnages. Pendant 2h50, nous sommes des habitants de Boone City. Et cette profondeur de champ unifie le destin de ces trois hommes. Ils évoluent dans la même sphère et souffrent des mêmes maux.

Ce sont ces efforts de mise en scène qui font du film ce qu'il est aujourd'hui.