Le sujet du dénommé Joël le Moigné est long à se dessiner. Scénario mal fichu, réalisation brouillonne, il finit par se fixer sur ce patron de presse à qui tout semble réussir -interprété par un animateur radio, et comédien de fortune, que seuls les plus de 80 ans doivent connaitre- qui lance dans son magazine la mode de Poneyttes, des jeunes filles dans le vent, si j'ai bien compris. Le Moigné réalise-t-il son "Citizen Kane" à lui? C'est en tout cas bien présomptueux car ses qualités de cinéaste sont médiocres, même à son niveau.
Il faut dire que le film, traversé par quelques personnalités du showbiz et vedettes de la chanson, n'a en réalité pas d'autre mérite que de refléter des années 60 psychédéliques et yéyées. Si le réalisateur sait probablement qu'il reproduit le style musical et les modes de son époque, il ne doit pas imaginer, à ce moment-là, a quel point son nanar- c'en est un, compte tenu de toutes ses lacunes et de ses personnages sans matière- est destiné à être vu comme une forme d'OVNI vintage et kitsch. C'est assez édifiant sur un plan visuel et c'est tout ce qui fait l'intérêt de cette comédie, dont la rupture de ton finale est incongrue, sinon grotesque.