Les Possibilités du dialogue par Joseph Gabriel
« ...mettent en scène, dans une forme condensée, le processus auquel nous assistons à cette étape particulière de la civilisation : le passage de la différenciation à l'uniformité », disait Svankmajer de cette oeuvre.
Cela se ressent énormément dans le premier acte, où l'on voit toujours deux têtes d'homme, construites de divers matériaux, l'une dévorante l'autre, s'en suite une scène de mélange des matériaux, et la tête qui avait dévoré l'autre la recrache . Et ainsi de suite, en la recrachant toujours un peu plus conforme, jusqu'à finir par un "recrachement" en boucle de modèles uniques.
Le deuxième acte ne me parait plus suivre cette explication. On voit une homme et une femme d'argile, une scène d'érotisme finement mise en place, et un rejeton.
Qu'est-ce que le rejeton en soit? En tout cas, il suscite la haine qui amènera les statues d'argiles à s'entre-déchirer dans une scène qui est elle-même déchirante si je puis dire.
Je n'aurai jamais crû que de l'argile pourrait m'émouvoir , et pourtant si, la musique y joue probablement son rôe. Cette scène restera ma préférée, même si l'explication m'en échappe probablement.
Mais n'est-ce pas le propre des oeuvres surréalistes de laisser des doutes sur la signification, d'en laisser entrevoir plusieurs?
Doutes qui reviennent encore dans le troisième acte, celui que j'apprécie et comprends le moins, même si il sucite en moi des images que j'ai du mal à définir. Des ébauches de compréhension qui se contredise l'une et l'autre.
Bref, je le conseille vivement à tous, bien qu'il soit troublant. Ou justement parce qu'il l'est.
Je recommanderai aussi le court-métrage food, qui est tou aussi troublant, déroutant.
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