[Article contenant des spoils]
Oui, article contenant des spoils, mais, à vrai dire, je n'ai cessé de deviner ce qui allait se passer : la paysanne méprisée va être réduite comme les animaux ; Paul Lavond, d'abord horrifié, va trouver là la possibilité de se venger ; la vieille dame qui arrache une affiche est Paul Lavond déguisé ; le collier qu'il admire sur le cou de la femme du banquier va être dérobé par la poupée qu'il lui a vendu ; le dernier des trois escrocs va avouer avant que 10 heures sonne. Etc.
Ce qui est bien, ce sont les effets spéciaux : ces humains miniaturisés qui escaladent des tiroirs ou des lits sont charmants, une certaine magie opère. Bien aussi la façon dont le récit se déroule, sans temps mort, maintenant l'intérêt. Et puis Maureen O'Sullivan, qui fut aussi une Jane dans Tarzan ai-je appris, est absolument craquante.
Bon, c'est à peu près tout. Où est passée l'audace vénéneuse de Freaks ? Le film multiplie les clichés, sur la science et ses expérimentateurs fous (la femme qui boîte comme une sorcière, les fioles qui communiquent dans le laboratoire), sur les méchants banquiers, les méchants contremaîtres, les policiers corrompus. Et, surtout, sur Paris : Montmartre, le Moulin Rouge, la Tour Eiffel, les gendarmes à moustache, les braves chauffeurs de taxi à casquette qui s'appellent Toto (prononcez "towdo"). La scène finale, avec le père qui ne veut pas se dévoiler mais fait jurer à sa fille de l'oublier, et d'un gnangnan achevé. Oui, on est très loin de Freaks.
Un aimable divertissement, sans plus.