Fantastique, épouvante ou thriller, c'est tout ceci à la fois.
L'histoire? Celle d'une vengeance mûrie pendant 17 longues années de prison, où un brave homme, banquier de son état et victime d'un complot ourdi par ses associés, va trouver le moyen, grâce à son compagnon de geôle, chimiste génial, de réduire à la taille de jouets miniatures ceux qui l'ont floué.
Le fugitif recherché par toutes les polices, dûment perruqué et grimé, va se muer en une vieille femme inoffensive et bienveillante qui rassure voire apitoie les objets de sa vengeance, seul maître à penser de ces poupées vivantes dont elle tire les ficelles, capables de tuer par le seul pouvoir de sa volonté.
En fait l'homme est brisé, meurtri, ayant dû abandonner femme et fille, laquelle voue désormais à son père une haine farouche.
Une histoire de vengeance traitée sur le mode fantastique, où Lionel Barrymore tour à tour grotesque et pitoyable dans ce personnage complexe et torturé, nous fait passer du sourire un peu crispé à l'émotion la plus pure, et la scène finale, belle et sobre, d'une grande tendresse, signe un film plein d'une poésie romantique, ténébreuse et élégante, très proche encore des chefs-d'oeuvre du cinéma muet.