Partie de chasse
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le 11 avr. 2023
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Film de 1949, écrit et réalisé par René Wheeler, scénariste conséquent des 30-60's autour du rude, très rude, apprentissage du métier de jockey.
Avertissement : c'est dur et glauque, donc à éviter si vous n'êtes pas en forme et ça fait passer Carné pour Gérard Oury.
Nous suivons donc, dans un haras plutôt miteux, l'ingrat labeur quotidien de gamins et ados pour devenir jockeys dans la France de l'Après-Guerre. Enfants issus de milieux modestes et/ou de familles destructurées en proie à la violence et la souffrance permanentes avec peu d'élus pour le Graal ultime (un peu comme le foot mais en pire et plus dangereux).
Au-delà du coté doc sur l'Assistance publique (la DDASS d'avant) en vogue à l'époque, j'ai néanmoins été "agréablement" surpris par le récit plus complexe que de prime abord et la qualité de l'interprétation.
Si les comédiens qui jouent les enfants n’ont ensuite pas eu de grande carrière, ce film permet d’observer quelques valeurs sures à l’aube de la notoriété ou toujours plaisantes à visionner.
Carette fait du Carette, toujours très bien dans son registre entre gouaille et lucidité sur son sort et son passé plus ou moins arrangé. Henri Poupon, échappé de chez Pagnol, nous campe un vieux pas gentil dans ses cordes et la lumineuse et sous-employée Michèle Alfa achève malgré elle une prometteuse carrière suite à ses démêlés sentimentaux à la Libération.
Rien à dire.
Ensuite, le protéiforme Guy Decomble (De L’Herbier à Truffaut en passant par Melville, Siodmak et tant d’autres…) nous propose un propriétaire qui se veut distingué et hautain mais avant tout sacrement vicelard. Il est aussi bon que d’habitude, quelque soit son registre.
La révélation du truc, est pour moi, Paul Frankeur, compagnon de route de Gabin et inoubliable monsieur Esnaut, chantre du Picon-Bière et des assurances sociales qui téléphone en Espagne.
Souvent juste ou parfois un peu surjouant dans certains films (mais rares sont ceux qui ne surjouent pas face à Gabin), là il me semble pertinent dans un rôle très complexe (ne pas se fier qu’aux premières scènes) et apporte une réelle densité à son personnage coincé dans une vie (ratée) et une attitude monolithique de prime abord….mais ne spoilons pas 😉
A voir par tous les archéologues du ciné hexagonal d’époque et autres fans du « réalisme à la française » que ce modeste mais très cohérent opus devrait satisfaire entre noirceur sans mélo et vision documentaire sur un apprentissage de la vie dans un monde équestre sans pitié, bien loin des sympathiques pantalonnades sur les turfistes. C’est pas du Clouzot mais quand même, c’est bien 😊
A juste éviter un soir de déprime.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films oubliés à (re)découvrir et/ou petites perles sous-estimées
Créée
le 20 janv. 2025
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