Rosine Mbakam (Chez Jolie Coiffure - 2019) dresse ici le portrait bouleversant de Delphine, qui se raconte face caméra, sans fard et fausse pudeur.
Dire que cette jeune camerounaise a connu l’enfer serait un doux euphémisme. A la mort de sa mère, il n’a pu compter sur son père, qui a rapidement démissionné de ses responsabilités paternelles. Elle ne tardera pas à en subir les conséquences, puisque dès l’âge de 13 ans, elle sera victime d’un viol et côtoiera la mort de près
(sa nièce décèdera sous ses yeux).
Pour subvenir à ses besoins (et à ceux de sa famille), elle sombrera dans la prostitution jusqu’au jour où elle épousera un belge de 3 fois son âge (!) en espérant trouver une meilleure vie en Europe.
La réalisatrice (camerounaise elle-aussi), retranscrit un portrait à la fois vibrant et touchant, celui d’une femme brisée et sacrifiée, rongée par la rancoeur envers son père et la haine que lui portent les membres de sa famille. Son rêve européen (« le paradis des blancs ») n’a pas tardé à se dissiper, tout comme son mariage (« Il n’y a pas d’amour dans ce mariage », dit-elle), elle reste avec celui qu’elle a épousé non pas par amour, mais pour ses enfants.
Entre une enfance meurtrie, un père indigne, un corps qui ne lui appartient plus et ses désillusions, les souffrances de Delphine sont à fleur de peau, impossible pour nous d’y rester impassibles.
● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●