Grosse baffe sortie en 2008 sur nos écrans, Les Proies de Gonzalo López-Gallego (à ne pas confondre avec le film éponyme de Don Siegel) est une mini-production espagnole qui prouve une fois encore que le cinéma ibérique en a sous le capot. Original, frappant constamment là où le spectateur pensait se reposer un peu, le film est un sans-faute impressionnant qui doit autant à l'interprétation bluffante de ses deux acteurs principaux qu'à une mise en scène maîtrisée seyant à merveille un script plus intelligent qu'il n'y parait...
Un homme et une femme sont attaqués sur la route par un sniper vicieux qui les pourchasse jusque dans les bois de la montagne. Une chasse à l'homme est lancée et nos tourtereaux sont des cibles ambulantes plus coriaces que prévu. Le pitch est simple, le retournement de situation apparaissant dans le dernier tiers du film en est autrement, le scénariste Javier Gullón délivrant une critique acerbe d'une génération aveuglée par les jeux vidéos violents et l'adrénaline constante.
Sans divulguer le twist final, Les Proies est un renversant thriller doublé d'un survival haletant que Gonzalo López-Gallego filme avec toute la brutalité nécessaire, utilisant de temps à autre la vision de la lunette du fusil pour nous immiscer encore plus dans l'horreur. Étouffant, viscéral et sans concession, l'une des meilleures surprises de l'an de grâce 2008, sans aucun doute.