Quelle vie on mène tout de même quand on a 12 ans.

Eh bien, quel coup de maître ! Truffaut apporte au cahiers des charges de la Nouvelle Vague un regard semi-autobiographique et fait de sa première réalisation un grand film sur l'enfance.


Les Quatre Cents Coups est profondément ancré dans son époque. Tous les éléments du long-métrage transpirent la fin des années 50, que ce soit les scènes de classe, les tenues des élèves ou la tournure des dialogues ("Ouais, tu vas pas nous dire qu'avec ta gueule de faux-jeton tu leur fais pas les poches de temps en temps !"). Pourtant, le film conserve un propos universel car on retrouve énormément de petits riens qui ont fait l'enfance de tous : courir après les pigeons pour les voir s'envoler, profiter du cours de sport pour sécher, etc. La scène où l'on voit des enfants en bas âge assister à un spectacle de marionnette est particulièrement réussie puisqu'elle renvoie à la position du spectateur (et puis c'est tout mignon en plus).


La mise en scène est un modèle de réussite. La caméra s'accroche à Antoine et ne le lâche jamais. Le montage, et plus particulièrement les nombreux fondus qui relient les séquences, donnent l'impression que nous sommes témoins des moments les plus marquants de la vie du gamin, comme s'il s'en souvenait des années plus tard. Truffaut arrive à capter aisément le quotidien du jeune. Je regrette d'autant plus le fait que la dernière partie soit moins universelle. Ce qui arrive à Antoine relève du cas particulier et c'est bien dommage. Et soudain, la dernière scène du film surgit et marque les esprits. Je me souviens rarement du dernier plan d'un film, mais je me souviens très bien de celui de Jules et Jim ainsi que celui du Dernier Métro, ce qui me laisse penser que Truffaut est un réalisateur qui sait terminer ses histoires en beauté.


Les Quatre Cents Coups est une réussite artistique qui, je pense, laissera peu de monde indifférent. Ce temps passé avec Antoine, à voir et comprendre ses joies, ses peines, c'était beau. L'ensemble est accompagné d'une musique très douce, comme une berceuse nécessaire pour évoquer les souvenirs d'une enfance déjà lointaine...

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le 25 déc. 2015

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