Je n’avais pas revu le film depuis mon enfance, très tôt à l’âge de sept ou huit ans. Je me souvenais vaguement des bêtises d’Antoine Doinel, de sa gouaille. En revanche, je me souvenais davantage de ses errances nocturnes dans le Paris des années 50, magnifié par le noir et le blanc d’une photographie somptueuse d’Henri Decae qui rappelle l’oeuvre humaniste de Doisneau.
J’ai grandi avec ce film et l’impression qu’il s’est imprégné en moi depuis cette première fois. Il a certainement influencé mes goûts artistiques et le fait que je sois attaché au cinéma réaliste, aux situations et personnages tirés du quotidien.
Je l’ai redécouvert avec beaucoup de nostalgie et de bonheur. Je fus ému et émerveillé. D’ailleurs, il m’est difficile de trouver d’autres termes appropriés car le film ne se définit pas, il se vit, se pleure et se rit aussi. C’est aussi simple que ça.
Les Quatre Cents Coups est un film vrai sur une jeunesse, un modèle familial, comme on en a rarement eu. Ce n’est pas seulement le portrait d’une adolescence difficile, c’est un film singulièrement vivant, plein de charme et d’amour.
Il dit tant de choses sur l’enfance, l’éducation, la liberté, l’émancipation…des thèmes qui me sont très chers.
Le film de Truffaut est un plaisir instantané.
Aujourd’hui le cinéma français est si pauvre qu’il fait rarement de grands films. Après toute l’essence inspiratrice de la Nouvelle Vague, on tente seulement de maintenir la tête hors de l’eau.
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