Le film de Jean Bastia peut sans conteste revendiquer la palme de la comédie française la plus crétine, sinon de l'Histoire, du moins de l'année. En la matière, on peut toujours découvrir des pépites inconnues. La nullité du film n'est pas seulement le fait d'une mise en scène grossière et maladroite ou d'un comique aussi puéril qu'affligeant. Elle est induite aussi par l'imbécillité du sujet, une histoire d'héritage conditionné par une clause stupide dans le testament de l'ailleul défunt: seul celui des héritiers Valmorin qui justifiera d'une maladie incurable touchera le pactole. Dans l'hôtel où est réunie la descendance Valmorin, chacun s'active pour se trouver ou s'inventer une maladie...
L'épaisseur de l'humour et des personnages entraine les Robert Manuel (ersatz français de Jerry Lewis), les Francis Blanche et consorts à surjouer dans un registre déjà péniblement bouffon. Dans la seconde partie du film, Louis de Funès, dans l'emploi d'un créancier avide, tient un rôle si inabouti qu'il en est inutile. Noel Roquevert, en notaire, s'applique avec conscience mais on le plaint de sa participation à un tel navet -tandis que Jean Richard conclut dans un désarmant numéro de café-théatre (bien de l'époque). La comédie progresse dans le n'importe quoi, que stigmatise, pour finir, cette pirouette en guise de chute.