C’est un retour aux sources pour Siodmak qui revient en Allemagne, après son exil américain et y tourne Les rats, mélodrame à la fois aride et classique, qui prend essor à Berlin. C’est l’histoire d’une femme en détresse (Son mari l’a abandonné alors qu’elle est enceinte) dont la grossesse est convoitée par une femme stérile, qui préfère faire croire à son homme qu’elle attend un enfant (plutôt que de lui avouer sa stérilité) dans le but de récupérer l’enfant de la vagabonde (dont elle s’occupe) quand celle-ci aura accouché. C’est l’adaptation d’une pièce de théâtre mais on ne ressent son poids à aucun moment, Siodmak créant suffisamment de mouvement, de rythme d’autant que le film est d’une noirceur totale. Et puis je trouve qu’il y a du Fassbinder avant l’heure là-dedans, je ne sais pas vraiment à quoi ça tient, mais il y a un côté Mariage de Maria Braun dans l’approche historique de la reconstruction allemande, encore en plein crise morale.