A la recherche de l'incroyable talent, une fois !
Primo, j'aime beaucoup les films sur les 'à côté' du football : la satire sociale de "Coup de Tête", l'hommage déguisé de "Looking For Eric" ou encore l'émouvant "La Coupe" (où 2 moines tibétains réfugiés dans un monastère du nord de l'Inde se démènent pour suivre la coupe du monde 98!)
Dernièrement - pour compléter la genèse de cette critique - je suis tombé sur une interview de Benoît Poelvoorde qui, en plus de faire la promo des "Rayures du Zèbre", livrait sa vision exaltée du football tout en clamant n'y connaître "absolument rien". Il n'en fallait pas plus pour piquer ma curiosité !!
Bon, du coup, de quoi ça parle "les Rayures du Zèbre" ? Plus qu'un film sur le football, c'est un film sur la 'traite négrière' dans le football. Le personnage incarné par Benoît Poelvoorde, inspiré d'un vrai bonhomme (le chasseur de tête Serge Trimpont), se rend régulièrement en Côte d'Ivoire pour dénicher de jeunes talents qu'il compte ramener en Belgique pour les placer dans un des grands clubs du Plat Pays. Boucle d'oreille, chaîne en or, petite moustache, accent bruxellois : un vrai kéké au franc parler tantôt drôle, tantôt cruel. Le film montre sans détour que les recruteurs ne sont pas là pour faire de cadeau, mais de l'argent. Malgré une attitude sans vergogne, grâce à un soupçon d'humour et de second degré (certes pas toujours bien ficelé) le gars parvient à nous paraître attachant... et on finit par souhaiter qu'il arrive à faire percer son poulain - le jeune Yaya. Toutefois l'histoire leur réserve évidemment quelques rebondissements inattendus... dont je vous laisse la surprise !
Au final, sans être un chef d'oeuvre, le film paraît donner une image sans concessions des relations europe-afrique sous le prisme certes un peu déformant du football, vecteur de réussite rapide par excellence (mais pour un type.. sur mille!). Et au passage il donne un petit taquet à la condescendance occidentale incarnée par une ONG à côté de ses pompes et au nom évocateur "Une godasse pour mon pote africain". Fallait oser !!