Pas grand-chose à reprocher à ce petit film maîtrisé et aux décrochages surprenants : un argument de comédie beauf (un recruteur belge envoyé en Côte D'Ivoire pour chercher la prochaine perle du foot) s'y transforme avec bonheur en habile et plutôt fouillée étude de moeurs, travaillant subtilement et modestement les relents contemporains d'un colonialisme européen, et les rapports raciaux modernes, mondialisés et pacifiés mais toujours ambigus, à travers les relations du héros avec sa recrue taiseuse et aux origines troubles. Attentif, délicat, bien documenté, mené avec la pudeur qui convient et un mélange juste de gravité et de décontraction, Les Rayures du Zèbre ne verse jamais dans l'inconséquence ni dans la solennité. Bien sûr, sa facture visuelle très téléfilmique n'en fait pas un chef-d'oeuvre, mais une chronique sociale précise et qui trouve le bon ton, ce qui est déjà largement plus blanc que noir.