On ne revient jamais sur son passé
Yvan Attal campait un mari macho et assez odieux dans Partir, le voici raide dingue amoureux de Maya la blonde: Valeria Bruni Tedeschi , sa passion de jeunesse rencontrée au détour d'une rue.
Ils se retrouvent, s'attirent comme des aimants, s'aiment fougueusement et dans l'urgence, s'appellent, se quittent, se prennent et se déprennent : il la veut, elle le veut mais il dérape : elle le fuit paniquée, il devient fou.
Le film vaut surtout par le jeu sensible et sensuel des deux comédiens, leur alchimie évidente et cette capacité que possède Valeria Bruni Tedeschi, timbre voilé, mèche en bataille, regard bleu et buste opulent, à jouer les femmes charnelles et troublantes mais instables et indécises, tandis qu'Yvan Attal incarne de façon convaincante malgré quelques excès, ce Mathieu maladroit, passionné et rageur, plein de fièvre et de fougue qui ne peut se résoudre, affamé qu'il est, à passer de nouveau à côté de la femme de sa vie.
Mais on le sait, la passion n'est pas compatible avec le quotidien aussi harmonieux soit-il, et ces deux-là ne vivront jamais ensemble, gardant à jamais leurs regrets à défaut de leurs remords : que vaut-il mieux après tout ? Vaste question s'il en est, Cédric Kahn a tranché.