Les Rencontres d'après-minuit par Théo Madar
Au milieu d’une nuit pluvieuse, une femme, Ali, attend sur une moto un homme qu’elle appelle Mathias. Mais son « chauffeur » qui porte un casque de manière à ce qu’on ne puisse pas voir son visage, veut qu’ils s’en aillent. Elle lui demande de patienter et finit pas apercevoir une silhouette flou courant vers elle. Le chauffeur décide alors de partir. Ils roulent et des lumières de toutes les couleurs se succèdent pour éclairer le chauffeur. Ali lui demande alors qui il est mais il ne répond pas. Elle lui touche le visage : elle touche une marque au coins de sa bouche puis enfonce ses doigts dans sa bouche. Toujours en roulant elle commence à se contorsionner sur le siège arrière dans une expression de plaisir intense.
Les Rencontres d’après minuit, de Yann Gonzalez, c’est 3 personnes, Ali (Kate Moran), Mathias (Niels Schneider), Udo (Nicolas Maury), qui organise une partouze avec des clichés sexuels : l’Etalon (Eric Cantona), l’Adolescent (Alain-Fabien Delon), la Chienne (Julie Brémond) et la Star (Fabienne Babe). Sacré projet ?
Cette première scène est tout à fait représentative et annonciatrice du reste du film et de sa prétention inégalable. Par des références esthétiques pop épurées et de mise en scène évidentes, Gonzalez se prend pour un héritier du surréalisme, se prend pour un Leos Carax qui aurait voulu adapter n’importe comment J’irai Cracher Sur Vos Tombes de Boris Vian. Seulement, Gonzalez oubli que chuchoter des banalités ne les rendra pas poétique. Il confond la passion avec la vulgarité. Chaque personnage, chaque phrase prononcée est vide d’émotion, vide de charme. Il a beau assumer un hommage aux films de série Z, Gonzalez écrit des dialogues et des personnages on ne peut plus clichés, grossiers, sans intérêts. Pendant que la salle de cinéma se vide lentement mais surement, on comprend que ces doigts dans la bouche qu’on avait accepté au début ne sont que les prémices d’évènements de plus en plus vulgaire. Petit à petit une atmosphère de malaise, de honte et de saleté s’installe dans la salle. Ce film est une honte pour les films indépendants, pour le cinéma en général, et pour l’art français. De fait, l’art est le plus grand ambassadeur du monde. Le cinéma l’est d’autant plus que c’est l’un des arts les plus populaire et les plus accessible. Ces Rencontres transmettent une vision périmée de la passion qui ne fini par être qu’un magma de frénésies sexuelles obsessives et ennuyeuses. Malgré une musique signée Anthony Gonzalez (M83) qui prouve que le talent n’est pas génétique, Yann Gonzalez sort un film pour les cinéphiles, jugent certains. En réalité, ce n’est qu’une façon de dire qu’il est dépourvu du moindre caractère universel. Effectivement, dans un trop grand souci d’anti-naturalisme, les rencontres d’après minuit n’ont plus rien d’humain.