Pourquoi faut il que j'aille voir des films comme Les rencontres d'après minuit?
Enfin, je le sais, tu le sais.
J'aurai peut être dû écrire, mais pourquoi faut il que ce genre de film me pose tant de problèmes lorsqu'il faut t'en parler?
Pourquoi l'appréciation du film n'arrive pas à occulter ce qui m'a gêné, un temps? Ou parfois.
C'est vrai, je pourrais un peu t'en dire sur la beauté du film, sur ce qu'il dégage, mais je ne cesse de penser à son côté surfait, ses élans théâtraux.
Ces textes qui semblent le seul moyen de cristalliser et de transmettre l'état des personnages.
Le besoin de parler, d'insister presque. Je ne sais pas, je ne sais plus.
En arrivant aux variétés, décidément très en avance, je découvris que l'on avait installé une petite cabine de projection itinérante pour deux, où était diffusé : Dialectique de l'amour et du désir de Florence Pazzotu. Intéressante coïncidence, n'est ce pas?
Chez Canto, il y a tout ce qu'il faut.
Puis en rentrant chez moi, je me suis demandé si le réalisateur n'avait pas voulu jouer avec son spectateur. Avec le spectateur pervers comme moi. Il l'attire avec un pitch sur une orgie. Une chienne, un étalon... Et plutôt que de livrer un film sexuellement démonstratif, il englobe son récit dans un érotisme exacerbé qui se contentera de montrer des bouts de corps et des échanges de longs baisers partagés comme autant de pénétrations absentes à l'image.
Ne peut on dire que par le baiser, l'homme se laisse ainsi pénétrer par la femme?
Cantona qui, que l'on apprécie ou pas son jeu d'acteur, possède cette voix bien timbré et chaude, à vous faire tremper la culotte peut être. Cette voix c'est ce qui renforce encore sa présence. La queue à l'air, que Maury caresse en nous gratifiant d'une description somme toute inutile, mais qui met forcement les protagonistes en appétit.
Le sexe, la nourriture.*
Maury en gouvernante, qui sur ses talons arpente le film avec plus de grâce et de souplesse que Moran.
Schneider est tout simplement magnétique. Qu'il est beau. Il attire alors qu'on sent sans cesse que son personnage cherche simplement à se fondre dans le décor, à se faire oublier, à vouloir disparaitre...
Brémond, j'aurai bien été incapable de parler du film sans glisser un mot sur son corps. Cette poitrine, promesse de volupté s'il en est. Que j'ai voulu qu'elle déborde, que j'ai voulu en voir la rondeur, les contours, la souplesse, la générosité.
C'est cette poitrine qui m'a inspiré ma petite réflexion dans ma voiture.
Aujourd'hui le sexe est montré partout, c'en est presque difficile de passer à côté. Dans les séries par exemple.
Je me suis demandé si pour réhabiliter l'érotisme Gonzalez n'avait pas choisi de n'en montrer que très peu par rapport au potentiel cru qu'offre son film et par conséquent de laisser cette poitrine vêtue autant que faire ce peut.
Parce qu'au moment de la découvrir, dans une fraction de seconde, on s'aperçoit que notre imagination avait vu juste. C'est de l'amour en chair cette poitrine.
Venons en à la musique, oh mon dieu cette musique. Clairement le genre de morceau que Guyness pourrait détester par exemple. Synthés et tutti quanti. Je trouve que c'est extrêmement érotique. Prenons cette scène où, après s'être faite doigter par Udo et avoir éjaculé sur le visage de l'Étalon (formidable), la Chienne souhaite baiser de nouveau, et se dirige vers le jukebox sensoriel, d'où émane alors une musique électrisante...
Je passerai volontairement sur la solitude et le mal être que dégage ensuite la scène où elle danse...
Donc une musique au poil selon mes propres critères. J'en redemande.
À plusieurs reprises je fus aussi séduit par l'esthétisme du film. Tout est sobre, mais c'est beau. Prenons comme exemple la scène de fin et ce levé de soleil sublime et sublimé.
Voilà, merci.
xoxo
- En écrivant cela, il m'est revenu les dires d'une personne qui se confiait dans le film de Florence Pazzotu, et qui faisait souvent le parallèle entre l'envie de picorer mais de ne jamais consommer pleinement son désir...