Moins de 10 ans après la réussite que fut "4 Aventures de Reinette et Mirabelle", Rohmer proposait un autre film à sketches, plus traditionnellement basé sur des déambulations (bavardes, bien sûr) dans Paris, ses rues, ses marchés, ses parcs, ses musées. Moins radical que son prédécesseur, "les Rendez-vous de Paris" est aussi un peu moins réussi, surtout à cause d'une seconde partie centrée sur un personnage féminin encore plus insupportable que de coutume, qui semble être une caricature de l'héroïne rohmerienne indécise et manipulatrice, mais aussi du fait d'une visite par trop systématique de lieux "touristiques". Sinon, on ne peut qu'être interloqués devant le choix terriblement ringard des intermèdes musicaux caricaturaux. Par contre, le premier et le troisième court-métrage sont de petites merveilles : les petits scénarios extrêmement "fermés" de Rohmer, garants de quiproquos hilarants et de dialogues réjouissants, se voient joliment contrebalancés par le réalisme d'un filmage naturel (mais virtuose) de jolis garçons et de jolies filles parlant d'amour en marchant dans les rues parisiennes. Même sans le bénéfice additionnel du bonheur de retrouver l'atmosphère des années 90 (Rohmer a été un merveilleux chroniqueur de la jeunesse de son temps), revoir "les Rendez-vous de Paris" s'avère un plaisir indéniable. [Critique écrite en 2017]