En attendant Jurassic World
C. Thomas Howell, voilà un nom à retenir dans le Z contemporain. Le bougre a déjà une belle filmographie en tant que réalisateur à son actif : War of the Worlds 2 : the next wave (ce n'est pas lié au film de Spielberg mais la référence est clairement là pour appâter le quidam distrait), Space destructor (une sorte de "The day he earth stood still" de R. Wise version musclée) et un thriller branché dans les années 90. En tant qu'acteur, il a participé à des projets plus honorables (j'ignore dans quelle mesure il était impliqué) : E.T. , The hitcher, The amazing Spiderman. Sans doute des rôles mineurs, mais ça fait tout de même son effet.
"The land that time forgot" est le remake d'une vieille série B des années 70 que je n'ai pas vu. En lisant le pitch de ce film-là, je comprends que l'auteur du remake a voulu faire des clins d'œil-hommages à l'original. L'intrigue en soi n'est pas une mauvaise idée, mais le traitement et les dialogues sont franchement craignos. Au point d'en rire. Que voulez-vous, quand un personnage répète toutes les 20 minutes ce qu'il est en train de faire juste pour que le spectateur ne se sente pas perdu ou encore ces personnages qui se saluent avec une telle insistance qu'on comprend vite que l'un d'entre eux va mourir bien qu'il n'y ait pas de danger immédiat... ou encore cette idée géniale qui consiste à attirer un T-Rex juste en lançant un caillou au hasard dans une forêt depuis un rocher la surplombant... Non, vraiment, il y a de quoi rire. On se demande sérieusement si le scénariste était conscient de tout cela. En contre-partie, et c'est le gros problème du film, de longs passages où il ne se passe rien et durant lesquels on s'ennuie quand même énormément.
La mise en scène est assez cheap. Une lumière dégueu' déjà. Un découpage lisible sauf dans l'action. Un découpage un peu trop lourd aussi parfois, entendez par là que certaines scènes sont trop lisibles, qu'un peu plus de subtilité aurait été chouette. Mais en même temps ces maladresses permettent au spectateur de rire. Par exemple ce magnifique ralenti lorsqu'un des héros se sacrifie. Et puis il y a tous ces effets CGI parfaits pour un jeu vidéo. L'incrustation passe tellement mal (avec parfois quelques bugs). Le T-Rex change de taille d'un plan à l'autre. Le plus rigolo c'est quand il est loin derrière des arbres très loin, qu'en deux pas il est devant ces arbres, mais qu'il n'a pas changé de taille. Les acteurs ont vraiment une tête à ne pas être premier rôle. C'est un petit peu triste à dire, mais un bon acteur doit avoir avant tout une bonne tête qui sort un peu de l'ordinaire et non celle d'un passant qu'on oubliera aussitôt. Notons que le réalisateur n'a pas peur de se donner le meilleur rôle, celui du leader.
Bref, un film Z qui fait sourire à plusieurs reprises. Par conséquent on ne s'ennuie que rarement devant ce film, mais hélas ces rares moments pèsent lourds dans la balance.