Comment gâcher une bonne idée ?
A la lecture du synopsis des Revenants, on se dit qu'on a toutes les chances d'être captivé tant l'approche choisie pour aborder le thème des morts-vivants semble originale et novatrice. 70 millions de morts reviennent "à la vie", ils semblent normaux et en bonne santé, la question sera de leur redonner une vie sociale. Soyons honnêtes, la première partie du film tient ses promesses, suscitant des questions qui viennent naturellementt, sont-ils morts ? Vivants ? Les deux ? Que pensent-ils ? Et surtout, pourquoi sont-ils revenus ?
Le film s'attarde sur une commune qui voit revenir plusieurs milliers de morts et surtout sur trois d'entre eux. On assiste aux réunions du conseil municipal, on découvre que des études sont faites pour apprendre à connaître ces citoyens hors norme, quel est leur état de santé ? Pourquoi sont-ils si lents ? Pourquoi sortent-ils la nuit pour marcher ? Pourquoi semblent-ils parfois se réunir en petits groupes ?
Autant de questions posées qui auraient dû créer un intérêt mais qui rapidement font ressortir les défauts et les limites du film.
Bien évidemment, est admirable le film qui pose des questions sans jamais apporter de réponses, le cerveau du spectateur n'est ainsi pas disponible pour coca-cola. Seulement ici, l'exercice est manqué, pour susciter l'intérêt du spectateur il faut certes qu'il se pose des questions, mais il faut aussi donner des débuts de pistes pour lui donner envie de chercher et pour qu'il pense un jour les avoir trouvées, ces réponses. Les Revenants n'apporte pas le moindre début de bout d'indice, rien qui puisse guider notre raisonnement alors rapidement, fatigué d'attendre, on décroche et on ne cherche pas à savoir pourquoi ils sont revenus ? Dans Quels but ? Pouquoi marchent-ils 15 kilomètres par jour ?
Pourtant on avait envie de savoir, on était prêt à faire un effort de raisonnement. Mais très franchement, on en vient à s'en moquer et c'est vraiment dommage, la frustration est grande mais on va quand même bout, imaginant qu'à la toute fin on aura un signe du réalisateur. Mais à la fin du film, pas plus de signe du réalisateur que du retour de Jésus sur terre.
Ajoutons à tout cela une réalisation et une direction d'acteurs froides, pour ne pas dire glaciales, le jeu est tellement monocorde qu'on arrive à n'en plus savoir qui est mort et qui est vivant tous, ils ont l'air d'être à moitié endormis. La bande originale, absente de presque tout le film, n' intervient que pour refroidir un peu plus l'ambiance, sorte de musique à une seule note plus que pénible à l'oreille.
Au final, on ne s'attache à rien ni personne, ni aux acteurs, ni aux personnages, ni à l'histoire et on en vient à être vis-à-vis du film comme le film est vis-à-vis de nous: froids.