Si vous cherchez un film d'horreur où des morts-vivants assoiffés de sang veulent régler leur compte aux vivants, passez votre chemin, ce n'est pas du tout de cela qu'il s'agit ici. Les revenants de ce film de Robin Campillo sont a priori inoffensifs, même si leur arrivée massive n'est pas sans poser quelques difficultés. Il ne s'agit donc pas d'un film d'horreur mais d'une œuvre vraiment très originale qui détourne le genre des films de morts-vivants.
La première partie du scenario est tout à fait intéressante : les revenants ne viennent pas forcément pour hanter les vivants ou les trucider, mais il s'agit de voir si on peut les réinsérer dans la société, vu qu'ils sont de retrour. Le film s'attarde plus spécifiquement sur trois cas, une vieille femme qui retrouve son mari, un jeune enfant accueilli par ses parents après plusieurs années de deuil, un homme dans la pleine force de l'âge et dont le retour perturbe énormément son ancienne compagne. Le suspense plane sur leurs morts respectives, surtout pour l'enfant (kidnappé puis assassiné ?) et pour l'homme à la trentaine (sa compagne était-elle responsable de sa mort ?). Les revenants ont-ils quelque chose à raconter de la mort ? Se souviennent-ils de leur mort et des circonstances ? Les vivants vont-ils vraiment les retrouver ? Mais le film ne nous offre que peu de réponse, et le dénouement est franchement décevant si ce n'est complètement nul : on ne comprend pas comment ni pourquoi les morts sont revenus (à la rigueur, ce n'était pas obligatoire), on n'a que très peu de réponses aux multiples questions qu'on pouvait se poser sur les personnages et leurs histoires, et on ne comprend pas très bien ce que font les revenants à la fin du film, le scenario se perd, et la fin n'a vraiment ni queue ni tête.
C'est vraiment du gâchis, car il y avait dans le scenario un potentiel énorme, de nombreuses possibilités intéressantes. La première partie est vraiment déroutante, on ne sait pas bien ou va le film, c'est vraiment intrigant, et à la fin, on se dit : tout ça pour ça !
C'est d'autant plus regrettable qu'on a là un excellent jeu des différents acteurs, du côté des vivants (magnifique Géraldine Pailhas, mais aussi Frédéric Pierrot, avec ses faux airs de Mark Ruffalo) comme des morts (surtout Jonathan Zaccai, impeccable)...