Une grasse comédie classée Frat Pack, sortie la même année que Ricky Bobby et sans doute un peu trop acclamée pour la même bonne raison : Will Ferrell. La troupe dans son ensemble fait un travail respectable mais Ferrell écrase tout, y compris son acolyte Jon Heder, partenaire de patins dans le film. Certaines scènes dont le haut potentiel s'avère très vite jeté à la poubelle sont rendues aimables grâce à lui : ainsi, lorsqu'il part en vrille, bourré sous son costume lors d'un spectacle pour enfants, ou encore chez les sex-addict anonymes.
Naturellement on a de l'espoir quand un film s'ouvre sur des bonnes sœurs en rollers accompagnées par Con Te Partiro (même ouverture pour le fabuleux nanar français Kill for Love). Tout ce qui annonce du lourd échouera, constamment ; sauf pour étayer dans le gras, Les Rois du Patin est paresseux et con. Il recycle cette 'ironie' beauf, résolument courte ; on dirait celle de gens sachant qu'ils font de la merde, la méprisant peut-être, prenant des poses ou voix débiles car il faut souligner que c'est rigolo ; et s'en tenant là finalement.
C'est comme si un artiste réalisait que ce qu'il fait est nul et ne lui correspond pas ; au lieu de raffiner la misérable matière dont il a la charge, il hausse les épaules et avance sereinement, laissant l'inspiration remplir les trous et pourquoi pas, doper la machine à temps à autres. Quelques déversement positifs d'aigreur et de mauvaise foi sont transformés en excellentes punchline, sinon c'est la misère, le bruit et le catalogue de vannes potaches les plus lasses. La laideur inouïe finit par être indigeste, Blades of Glory étant une belle quintessence du moche façon Frat Pack. Ennuyant. Et con comme garanti.
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