Y a pu de saisons ma pauv' dame

Ça partait tellement bien !
Tout d'abord, je tiens à dire que c'est la première fois depuis que je suis inscrite que je me décide à écrire une critique. Et croyez-moi, je suis vraiment déçue que ce ne soit pas pour exprimer un avis positif et enthousiaste. Le projet était pourtant prometteur.

Déjà, la bande-annonce m'avait donné très envie de voir ce film. Et en effet, toute la "première" partie est absolument magnifique. Le travail effectué sur la photographie et la bande-son est colossal et le résultat sublime. Les animaux de la forêt nous apparaissent en toute simplicité et sans anthropomorphisme forcé. Tout va bien donc, jusqu'au moment où l'on arrive à la fin de L'âge d'or de la forêt, avec une phrase qui sent bon la morale écologiste : "C'est la fin d'un monde".
Plutôt catégorique comme phrase... Ça ne peut pas tout simplement être le début d'une nouvelle ère ? Non ? Voilà donc le premier signal annonciateur du grand basculement dans le typique (et écœurant) "Discours écolo ultra culpabilisant" qu'est la dernière partie du film. Nous les humains, avons foutu la merde, on a détruit la nature, asservi les animaux, mieux même, on les piège sournoisement et on fait péter la planète à coup d'obus. Les voilà tous à notre merci, nous les grands tortionnaires de l'Univers.
Vraiment ? C'est vraiment pour voir ça que j'ai payé ma place de cinéma ? Ce n'est pourtant pas ce que promettait la bande-annonce. Peut-être que c'était pour mieux nous faire la surprise ! Montrons-leur pendant une heure de belles images de mignons animaux, avec de jolies musiques, pour mieux leur foutre dans les dents la bêtise humaine dans la dernière demi-heure ! Je suis pour des discours qui puissent sensibiliser les gens à tout cela. Mais faire les choses de cette manière, ça me donne tout bonnement l'impression de me faire arnaquer ! A quoi bon culpabiliser les gens de cette façon ? Ça sert à quoi de leur montrer aussi violemment qu'ils sont les responsables (en grande partie indirects en plus) de ce gâchis ? Est-ce vraiment l'objectif de ce film (et même des autres) que de laisser sortir les gens de la salle démoralisés, avec des pensées si négatives sur leur condition et leur place dans le monde ?
Et bien en tout cas on ne m'y prendra plus. Je me contenterai des très bons documentaires animaliers que proposent les chaînes TV comme Arte ou RMC Découverte et qui eux nous montrent les choses telles qu'elles sont, mais je ne regarderai plus tous ces soit-disant documentaires cinématographiques.

J'attendais beaucoup de ce film (dans le sens où je pensais que justement, pour une fois on nous épargnerait ce discours à la fois hypocrite et vain) et bien j'en sors plus que déçue : consternée. Cela nuit tellement à la beauté de la première partie (que j'ai vraiment aimée je le répète). Et cela dessert également tous les autres projets du genre, qui pâtissent de cette réputation alors qu'ils peuvent tout à fait nous offrir des traitements différents. Car oui, on peut bel et bien traiter de l'écologie sans avoir recours à la morale et à la culpabilité (surtout qu'à la base le sujet du film Les Saisons n'est absolument pas l'écologie ! Perso j'appelle ça un guet-apens...). Je suis allée au cinéma pour admirer des paysages et observer les animaux à travers les âges, et me voilà coincée pendant une demi-heure dans un discours où je ne me reconnais pas.

Malgré tout, j'ai envie de garder espoir en me disant qu'il y aura bien des documentaristes qui parviendront un jour à montrer ces choses et nous y faire réfléchir sans nous cracher dessus allègrement. Cette conclusion est assez violente, mais elle représente bien mon état d'esprit immédiat.
Je vous encourage tout de même à vous faire votre propre avis en voyant le film. Si certains ont envie de réagir à ce texte, je suis ouverte à la discussion :)

PS: Si je lui mets une note au dessus de la moyenne c'est uniquement parce que je reconnais et que j'admire le travail effectué par l'équipe. Ils ont fait un boulot énorme, qui donne un rendu magnifique et on ne peut pas leur enlever ça. C'est important de faire la différence.