Into the wild...
Si on aime les animaux, il est difficile (mais guère impossible , au vu des notes ici...) de ne pas aimer un tel film, qui nous fait plonger au cœur de la vie des forêts primitives européennes et...
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le 10 févr. 2016
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Après les mers via Océans et les airs avec Le Peuple Migrateur, le tandem Perrin/Cluzaud propose aux spectateurs une immersion sur terre, dans les forêts. L'expédition consiste à parcourir 12 000 ans d'Histoire de la Nature (de la fin de l'ère glaciaire à aujourd'hui) aux côtés des animaux, avec des territoires représentatifs d'une pureté passée, en partie entamée. La domestication de certaines espèces, les progrès de l'agriculture et les ravages de l'industrie sont aperçues. Les commentaires sont rares, l'heure n'est pas aux explications et surtout pas à mettre en lumière les mœurs (révolues ou non) de l'Humanité.
Volontairement aléatoire, le récit tient en un enfilage de saynètes – comme dans la série Minuscule, mais avec un panel bien plus large : écureuils, chevaux, cerfs, canards, myriades d'oiseaux, ours, loups, renards, etc. Tous se croisent, participent (par instinct et/ou inadvertance) à des séquences communes sans que ne soient générés concerts artificiels, ou forcées les projections. Le montage invente ouvertement quelques touches d'humour humanisant (comme l'usure de Madame Ours), mais refuse l'instrumentalisation directe dans l'ensemble. L'effet malheureux à la clé : le spectateur est plongé dans la passivité, sans matériel adéquat pour les manipulations mentales, sans suspense ou continuité pour s'égayer.
Le film explore sans se poser ; il faudrait des découvertes ou de l'insolite pour compenser, ces morceaux sont bien rares (une danse d'oiseau tout de même). Il s'en tire honorablement en terme d'animation grâce à quelques pics d'intensité, ou des relances efficaces, toujours calmes et assurées. Perrin et son équipe ont eu la volonté louable de donner à voir les animaux de près et 'pleinement', en laissant l'humanité et ses tribulations au vestiaire. Cette ambition est accomplie mais son horizon est assez pauvre, rempli d'angles morts. Le point de vue est non-anthropocentrique mais Les Saisons ne se trouve pas de relais stable, donc pas de regard profond sur les constantes et les aléas mis en lumière.
Le mode 'zapping' prive donc d'une maturation claire et ne parvient pas à éluder l'ennui, mais a le mérite de la générosité. Il alimente la machine à éblouir sans recourir au merveilleux. Finalement Les Saisons remplit brillamment sa fonction 'cinéma', en laissant des images propres et distinctives ; comme dans les deux précédents opus (surtout Océans), la qualité de la photo est remarquable, digne d'en faire un 'cas d'école'. L'expérience s'achève sur un constat alarmant, « l'apprenti sorcier » (l'Homme) déréglant les saisons. En voix-off Perrin plaide pour une alliance entre les animaux et les Hommes. La démonstration était belle, les suggestions pratiques, économiques et politiques manquent.
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Créée
le 17 juin 2016
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