Nous sommes en Tchécoslovaquie dans les années 70, le mur de Berlin n'est pas encore tombé. Dans la grisaille d'une période que l'on a déjà un peu oubliée, dans un pays où il était difficile d'exprimer ses convictions religieuses, ou plus simplement ses opinions, des jeunes gens se destinent à la prêtrise. Deux camarades arrivent au centre de formation des séminaristes et découvrent le quotidien routinier et pesant qui y règne. Ils font connaissance avec leur confesseur. Qui est cet homme que l'on sent soucieux de la formation des jeunes gens mais qui se trouve pris dans une sorte d'étau que les représentants du gouvernement ont mis en place dans l'établissement ? Quelques jeunes, assez peu, arrivent à réfléchir et à penser par eux-mêmes, au-delà des dogmes imposés, celui de la religion et celui d'un Etat mollement totalitaire. Certains finissent par être dénoncés ; on leur fait brutalement quitter l'établissement. Où partent-ils ? Que vont-ils subir ? Et quand une grève de la faim sera décidée, parviendra-t-on à débusquer l'instigateur ?
Le noir et blanc - le noir et gris - des images rend au mieux l'atmosphère étouffante où peu se dit, où le soupçon pèse sur beaucoup. La photo arrive à rendre beaux des visages pour la plupart ingrats.
Le film, que certains pourront trouver lent, passe en définitive assez vite (durée 1h20). Il ne faut pas aller le voir pour sourire mais pour redécouvrir ce qu'était l'Europe de l'Est, derrière le Rideau de Fer, une Europe qui a longtemps été privée des libertés les plus élémentaires.

Jihel
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le 22 juin 2021

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