Adapter la vieille série TV Les Sentinelles de l'Air sur grand écran était une bonne idée, la série des années 60 étant certes désuète mais possédant encore des scénarios aux aventures palpitantes. Transposée l'univers sensément futuriste dans les années 2000 est ici plus ou moins réussi (vaisseaux spatiaux, voitures excentriques...). En revanche, remplacer les fameuses marionnettes par de véritables acteurs était un pari risqué qui ne pouvait bien entendu pas plaire à tout le monde, les fans en premier. Au final réalisée par Jonathan Frakes (Star Trek: Premier Contact, l'adaptation s'avère très décevante...
Visuellement, le film reste très sympathique, le budget étant assez conséquent (près de 60 millions de dollars), permettant ainsi de recréer la somptueuse île de la famille Tracy et leurs vaisseaux colorés. Bien qu'un peu guimauve, l'univers reste fidèle à la série créée par Gerry et Sylvia Anderson : les personnages restent les mêmes, de leur personnalité à leurs origines en passant par les décors et le concept de sauvetages périlleux. Pourtant, le ton du long-métrage, très infantile, va faire basculer la balance vers la ringardise totale. En effet, le scénario de cette adaptation suit non pas les aventures de la famille Tracy menée par le sage et courageux Jeff mais plutôt celles de son fils cadet Alan, tête brûlée inexpérimentée, accompagné de ces deux amis aussi jeunes que lui Fermat et Tintin.
C'est donc face à une histoire gamine et stéréotypée que nous avons affaire, parfois ridicule, parfois ennuyeuse malgré ses nombreuses scènes d'action, lorgnant plus du côté des récents Spy Kids que de la série originale. Lesdites scènes d'action sont malheureusement agrémentées de bruitages malvenus et de dialogues débiles qui enlèvent toute intensité. Rajoutez à cela une musique cartoonesque, des situations exaspérantes et un casting deux étoiles (l'énervant Brady Corbet côtoie le has-been Bill Paxton et le grand Ben Kingsley qui se demande pourquoi il a accepté un rôle de méchant aussi pathétique) et vous avez droit à une adaptation ratée, trop éloignée pour convaincre les nostalgiques et trop stupide pour satisfaire le spectateur lambda.