Un vrai massacre
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce titre de critique n'a pas de double sens, il s'applique au ton général du film et surtout à la fusillade finale qui vire au carnage avec une tonne de...
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le 23 sept. 2018
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"Transcending history and the world, a tale of soul and sword... Eternally retold".
Ouais, il a envie de faire le malin, le masqué, en citant du Soulblade, sauf qu'il s'est trompé de registre, là...
Pas tout à fait, à vrai dire. Puisque l'histoire des 7, elle a été initiée au Japon il y a très longtemps, avant d'être revue sous l'angle du western il y a un peu moins longtemps. Et cette histoire, vue d'aujourd'hui, elle est toujours aussi bien, pour sûr. Les grandes lignes du scénario traversent donc les époques sans gros heurts, même si elles sont exploitées, répétées, reproduites.
Vue d'aujourd'hui, cette histoire doit sacrifier à certaines actualisations afin de répondre aux exigences de son époque. Ainsi, il faudra d'abord faire évoluer une femme de tête avec des couilles, comme elle le dit elle-même en ramenant Denzel sur son cheval. Mais bon, c'est l'occasion de se rendre compte que Haley Bennett est bien mignonne, alors... Ensuite, il faudra que l'équipe réunie remplisse tous les impératifs de représentation. Bienvenue donc à une pub United Colors of Benetton qui accueillera même un Hawkeye-like, pour s'assurer un petit côté Avengers et une petite partie de son succès.
Vous allez certainement penser que le masqué, il va encore faire son boudin. Mais non, détrompez-vous... Enfin, pas tout de suite. Car finalement, je n'ai pas boudé mon plaisir devant ce Sept Mercenaires new look, emmené par un Denzel Washington qui porte l'aventure avec son compère de derrière la caméra, Antoine Fuqua. Moins romancé que l'opus signé John Sturges, plus explicatif aussi dans une certaine mesure, Les Sept Mercenaires est un produit immédiatement attachant en ce qu'il déploie un joli spectacle tout au long de ses deux heures de métrage, tout aussi bien pyrotechnique que côté affrontements, peu avare en munitions et en victimes. Il convoque de la même manière à peu près toutes les figures imposées du genre western, de manière assez réjouissante et inspiré.
Les Sept Mercenaires s'envisage dès lors comme un spectacle décomplexé et fun, misant à peu près tout ce qu'il a dans son jeu sur son aspect action, presque dénué de temps morts et animé par des personnages immédiatement sympathiques. Rien que pour cela, ce film vaut le coup d'oeil et l'investissement de quelques euros dans une place de ciné, pour peu qu'on l'envisage de manière autonome, en faisant abstraction de ses aînés.
Car c'est ici que le masqué, il fait un petit peu de boudin, même si j'ai bien apprécié le dernier effort du duo Fuqua / Washington. Même si ma première petite critique était révélée dès la bande annonce, on est loin de la brochette de "coyotes errants" promise. Car tous les mercenaires sont immédiatement sympa et parfois décrits comme des héros cool, ce qui ne désorientera pas, par exemple, les amateurs de Chris Pratt dans son seul rôle dans lequel il évolue depuis Les Gardiens de la Galaxie. Aucun tempérament sombre ou taciturne, aucun criminel ou tueur sans merci ne viendra troubler l'unité, ce qui est un peu dommage, d'autant plus que les caractères et les passés, sauf celui de Denzel, sont très peu développés durant le film.
De plus, si les acteurs choisis pour composer la team ne sont pas les premiers venus et bénéficient d'une sacrée "gueule" de cinéma, ils ont cependant beaucoup de mal à rivaliser avec le charisme naturel de leurs aînés. Car dès que l'on pense à des Yul Brinner, des Steve McQueen, des Charles Bronson ou encore des Eli Wallach, on se dit immédiatement "western", tant leur visage y sont profondément associés. Ici, ce réflexe est bien plus difficile à acquérir, même si les comédiens sont tous bons. Or, dans le cas des Sept Mercenaires, je n'ai vu pendant la séance que leur visage de stars, aux noms alignés pour donner plus de poids à l'affiche. Tout cela ne vient pas handicaper le spectacle, je le répète, mais cela entraîne cependant par le fond toute l'aura et toute la mythologie qui animent et nourrissent le genre western, semblant faire évoluer le film un peu hors sol, dénué de background autre que les magnifiques décors montagneux qui s'étalent lors de quelques chevauchées. Ecueil qu'avait évité, au hasard, le remake de 3H10 pour Yuma. Alors même que le réalisateur excelle pourtant dans l'action qu'il illustre et sait ménager la dramatisation de son récit à l'instant où il fait entrer en scène un énorme calibre.
Ces quelques reproches, qui restent assez personnels dans leur ressenti et systématiques quand on prend le nom d'une légende, ne devront cependant pas vous détourner de la perspective de voir ce nouveau Sept Mercenaires, très plaisant dans son déroulement, entraînant et assurant un spectacle aussi nourri que son bodycount final très généreux.
Behind_the_Mask, qui chevauche sous la lumière du crépuscule... Sur sa mule.
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Créée
le 1 oct. 2016
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