Les Jeu des Sept Erreurs

L'idée d'un remake des 7 Mercenaires a tourné dans les bureaux hollywoodiens comme un Taz de Tasmanie sous caféine. Malheureusement il a fallu que le projet tombe dans les mains de ce désormais tâcheron d'Antoine Fuqua qui va proposer une nouvelle adaptation du film de John Sturges, lui-même remake du chef-d'œuvre de Kurosawa. Avec un big budget et un casting quatre étoiles, le long-métrage représente à lui seul tout le problème de l'Hollywood actuel.

Que vaut cette nouvelle variante donc ? Un film d'action boursouflé, trop propre, vide d'émotions et aux séquences rapidement oubliables, un produit pop corn calibré pour les neuneus n'ayant visiblement jamais cherché à regarder l'original. Incapable de s'immiscer dans le genre, croyant que foutre des chapeaux et des éperons fait de son film un western, le réalisateur de Training Day n'arrive pas à nous faire oublier ses illustres modèles et pense que bling-bling et plans léchés (pour peu qu'il y en ait) feront illusion dans ce script pourtant co-écrit par l'auteur de "True Detective".

Avec un casting pourtant solide, comprenant notamment le désormais has-been Denzel Washington et le fucked up Ethan Hawke, retrouvant tous deux le réalisateur après le film précité, mais aussi le bankable jovial Chris Pratt, Vincent D'Onofrio en espèce de Frère Tuck ringard (retrouvant lui aussi Fuqua après L'Élite de Brooklyn mais tombant ici bien bas), Peter Sarsgaard en méchant patibulaire et même le Coréen Byung-Hun Lee dans le rôle du petit Chinois discret, Les Sept Mercenaires souffre d'une mise en scène impersonnelle, classique et sans audace pour un western en toc qui ne propose absolument rien.

Sortant en salles avec une date de péremption dépassée depuis des lustres, ce remake pas forcément inutile mais effroyablement moche, mou et faussement classe prouve définitivement qu'on ne file pas n'importe quoi à n'importe qui et encore moins au réalisateur de La Chute de la Maison-Blanche bordel !