Les Sept Samouraïs fait partie des films que je visionne régulièrement, toujours avec le même plaisir. Tout a été dit sur ce grand film, l'un des meilleurs de Kurosawa, mais lors de mon dernier visionnage, j'ai savouré de nouveau la qualité de la photographie, la grande fluidité de la mise en scène et le jeu des acteurs mais été aussi séduit par deux points particuliers.
Tout d'abord le traitement des personnages: ce que j'apprécie, c'est que Kurosawa ne les idéalise pas, qu'ils soient paysans ou samouraïs, mais pose au contraire sur eux un regard d'une grande empathie et profondément humain. Il y a dans le film une grande subtilité à découvrir et redécouvrir.
Ensuite, j'admire le fait que Kurosawa refuse la facilité qui aurait consister à magnifier la violence, à donner dans le grand spectacle de la punition du mal et de l'extermination des bourreaux par les victimes. La violence est ici montrée sans fard, dans sa froide et sèche horreur, et il n'y aura pas de mort héroïque.
Je ne peux que conseiller ce film, ne vous laissez pas rebuter par sa réputation et sa longueur. La première, celle d'un chef-d'oeuvre, est plus que méritée et la seconde contribue à la réussite du film. Kurosawa laisse se dérouler son histoire et ses personnages et offre aux spectateurs le beau cadeau d'un film contemplatif et humaniste au cœur toujours vibrant.
ありがとう、先生
Arigatō, sensei