... est le titre original de ce docu-drame américain de la chaîne HBO produit en 1993 (le titre pourrait être une référence à l'orchestre qui joua des airs enlevés alors que le Titanic sombrait - dans le métrage l'orchestre pourrait être le gouvernement Reagan qui ne s'intéressa que très tardivement au sida alors que des milliers de personnes avaient déjà succombé). Le téléfilm est tiré d'un best-seller écrit par un journaliste et publié en 1987. L'auteur donne un compte-rendu détaillé des premiers temps de la propagation du sida aux États-Unis (1980-1985). Le téléfilm s'inspire largement de la réalité du bouquin et dramatise la narration sans tomber dans le pathos facile. En 2h21, Roger Spottiswoode expose de manière clinique - le nombre de morts du sida est affiché régulièrement à l'écran - et très documentée la découverte d'un nouveau rétrovirus humain qui fit sa première victime dès 1977, une femme (à l'époque on ne savait pas expliquer la cause du décès). La maladie commença à se répandre dans certaines communautés dont l'homosexuelle qui fut l'une des plus stigmatisées (on disait " le cancer gay"). Le film nous emmène de New York à San Francisco, de Paris à Los Angeles sur la route de "ces soldats de l'espérance" (titre lourdingue) qui ne sont autre que les médecins, les chercheurs, les membres d'associations qui cherchent à comprendre ce fléau sanitaire mondial et à le combattre sur tous les fronts: dans les hôpitaux, dans la communauté gay, lors de sommets scientifiques, au bout d'un microscope. On a l'impression d'une course contre la montre, course à la découverte qui va susciter des conflits d'intérêts divergents entre les laboratoires et les pays, souvent au détriment des malades (la scène de la table ronde de médecins et autres pontes de l'industrie pharmaceutique qui décident à la majorité et pour des raisons de perte de profits de ne pas faire analyser le sang qui servira aux transfusions). Le casting est international et solide et certains moments poignants car le thème de la maladie qui détruit des vies, des couples ou des familles est une préoccupation universelle. Comme le dit l'un des chercheurs le virus se fout du sexe de la personne. Bref cette oeuvre didactique mérite d'être redécouverte même si le sujet n'est pas du tout "vendeur" au sens hollywoodien du terme. La même année sortait "Philadelphia" avec une approche plus mélodramatique et grand public. . "Ces soldats" ont existé et ils continuent la lutte. Ce téléfilm a le mérite de leur rendre hommage. La conclusion est un peu appuyée avec ces visages de célébrités emportées par le virus, on pardonnera au réalisateur cette idée si on y voit avant tout un hommage aux millions de personnes anonymes disparues. En 2015 les chercheurs n'ont toujours pas trouvé de remède définitif contre le HIV.