Rendez-vous cosmique
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Le film est en fait mi-fiction (et même sci-fi, en fait), mi-documentaire. En effet, au milieu de cette intrigue minimaliste sont insérés des passages purement scientifiques, sociologiques, ethnographiques ; les auteurs s'attardent sur les mystères de l'humanité, les questions sans réponses. La fiction est alors chargée de donner une interprétation pour ne pas laisser sur la faim le spectateur avide de sensation, mais ça reste un élément minimal pour rassasier cette soif de savoir et permettre ainsi la conclusion du film.
Car tout le film tourne autour de ça : percer le mystère. Cela permet ainsi d'établir rapidement l'objectif principal commun à 6 personnages (et un autre un peu moins concerné au début). Les conflits viennent alors que les personnages visitent, découvrent, tentent d’interpréter. Vous en conviendrez, ce n'est pas énorme comme obstacle. Mais cette épure narrative se voit renforcée par le manque de caractérisation des personnages qui sont tous les 6 pareils. Cela se justifie, à mon sens, par le fond du film, et c'est suffisant. Et au final, on obtient un film qui joue beaucoup sur l'ambiance, sur le mystère, mais aussi sur la découverte. S'il n'y avait pas cet aspect documentaire, l'on s'ennuierait certainement devant le film, mais toutes ces informations viennent vraiment nourrir le récit.
Le fond est assez basique. Personnellement je rapproche ce film à "Aguirre, der Zorn Gottes" ; on y découvre un portrait assez sombre de l'humanité, même si c'est raconté autrement. Ce n'est pas très développé, c'est certain, mais c'est porteur de sens, et ça permet de ne pas juste être dans le mystique pur et dur et donc facile et vain.
Si j'ai parlé d'aspect documentaire dans la narration, il ne faut pas croire que la caméra se meut comme dans un film de ce genre. Certes, on a droit à quelques images mettant en valeur ces vestiges d'une civilisation oubliée, mais le ton scénique est plus proche d'une fiction, avec en plus la manière typique d'une époque, à savoir les seventies ; la caméra zoome sur les visages ou sur les ruines, elle se meut parfois, maladroitement, il n'y a pas d'effort esthétique, le grain occupe beaucoup de place, c'est terne et plat. Les acteurs ne jouent pas naturellement non plus, c'est même parfois très théâtrale, comme dans un film de Wes Anderson, mais ça passe assez bien, cela renforce, une fois de plus, le ton mystérieux du film. La musique aussi est bien d'époque ; elle consiste souvent en des sons juxtaposés ou qui se suivent, des sons qui sont, la plupart du temps, générés par un synthé.
Bref, "Les soleils de l'Île de Pâques" est un film un peu étrange, épuré à l'extrême dans sa narration, mais comportant de l'intérêt malgré tout grâce à l'énumération des mystères de notre monde.
Bonus : http://image.noelshack.com/fichiers/2016/16/1461526183-les-soleils-de-l-ile-de-paques.jpg
Créée
le 15 mars 2015
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