Sorcellerie et diablerie intime à Eastwick !

Ayant gagné la confiance d’Hollywood après avoir conquis un large public avec ses Mad Max, le réalisateur George Miller traverse une nouvelle frontière du monde du cinéma, en s’investissant dans un autre genre de production autre que l’action et la SF, celui de la comédie fantastique. Celui-ci s’attaque à l’adaptation d’un roman mettant en contexte trois femmes aux apparences ordinaires mais rejetées par les habitants de leur commune, soupçonnées de pratiquer la sorcellerie. Une histoire mettant en jugement l’image de la femme et sa manière de vivre, renforcée par une relation assez incongrue d’un homme influent, au charisme diabolique et se comportant comme un vrai bourreau des cœurs. Avec ce genre de réunion de personnages bien pensés, George Miller peaufine son histoire à chaque instant de son film, en faisant croire que les femmes espèrent pouvoir trouver l’amour et que leur hôte pourra leur procurer bien-être, joie, plaisir et pouvoir.

Trois points-clés sont mis en avant pour donner un certain coup de fraîcheur à la génération de films de la comédie fantastique, le sexe, les relations amoureuses et le puritanisme. Trois point-clés soulignés par une prestation exquise du trio féminin Michelle Pfeiffer-Cher-Susan Sarandon, trois actrices nous enchantant à merveille, définissant chacune une représentation sincère et juste de la femme et de ses principes intellectuels. En compagnie de ces trois dernières, Jack Nicholson reflète l’image exemplaire d’un homme semant le doute. Bourru, autoritaire, goguenard, ce dernier transforme ses mauvais caractères à sa manière virile, sous un ton de sarcasme fort sympathique et sous une interprétation de son personnage impeccable. Avec un casting aussi jubilatoire que ces derniers, le cinéaste George Miller dirige magnifiquement une guerre de sexe tordue, amusante et assez unique dans son genre, en faisant défiler une série d’images et de situations pleines de tendresse et de convivialité, tout en nous faisant baigner constamment dans une atmosphère fourbe et trompeuse.

Un tableau assez ironique, faisant référence à la domination du mâle envers des créatures féminines innocentes, un peu comme le comte Dracula et ses trois femmes, mais dans un registre plus personnel. Bien que le film mette un peu de temps à démarrer et que quelques moments peuvent paraître exagérés, voire même abusés, la production nous saisit comme du beurre, par une qualité de montage soignée, par un genre de comédie-fantastique maîtrisé en tout point de vue et par un emploi d’effets spéciaux inventif et prenant. Comme dans le genre action, George Miller a su dévoiler une nouvelle facette de son talent inouï de cinéaste, en transformant une simple commande cinématographique en un résultat visuel assez inattendu, avec un sujet limite basique mais rigoureusement bien traité sur tout son aspect, servi par un humour magistral. 8/10

Je tâcherai de ne pas l'oublier !