Basque de naissance, je ne pouvais pas décemment passer à côté de ce film se déroulant sur les terres de Zugarramurdi, village frontalier entre la France et l'Espagne, aussi connu dans la région pour ses cidreries (si vous passez dans le coin n'hésitez pas à y faire un tour).


Après m'être avalé Volver la veille, autant dire que le visionnage de Las Brujas de Zugarramurdi n'a de commun que la langue parlée. Alors que le film d'Almodovar met en scène des femmes battantes, qui se débrouillent seules dans l'adversité et malgré tous leurs problèmes engendrés par les hommes (qui sont tous des connards faut-il encore le signaler), celui d'Alex de la Iglesia fait tout le contraire. Ici, les femmes sont des sorcières qui ne pensent qu'à nuire au bonheur des hommes.
On peut avoir une double-lecture de ce film. D'une part, de la Iglesia porte un coup aux ultra-féministes qui desservent leur cause en s'évertuant à porter atteinte aux droits des hommes notamment vis-à-vis de leurs enfants tout en tapant au maximum dans leur porte-monnaie. D'autre part, le réalisateur espagnol tourne en ridicule ces hommes qui voient dans les femmes des adversaires, en l’occurrence ici des sorcières.


Toutefois, n'oublions pas que ce long-métrage est un gros délire, une pure comédie. Le film part dans tous les sens et n'a pas été sans me rappeler Shaun of the Dead dans sa façon de traiter un phénomène extraordinaire par l'absurde et l'humour de situation. Par ailleurs, les répliques sont tordantes par moment, et ceux qui ont vécu en Espagne ne manqueront certainement pas de reconnaître des personnes de leur entourage dans les personnages. Du pur bonheur dès la scène du braquage jusqu'au final.
Il faut tout de même admettre que le rythme diminue par moments, ce qui entraîne quelques séquences sans rire, alors qu'il est parfois difficile de suivre tant on s'esclaffe, donnant un côté un peu irrégulier.


Bien qu'imparfait, Las Brujas de Zugarramurdi est la garantie d'une soirée réussie et donnera soif à ceux qui y sont déjà passés et connaissent les bonnes adresses.

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le 19 nov. 2014

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Jake Elwood

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