D.W. Griffith offre avec Les spéculateurs un film social, ancré dans son époque où de nombreuses crises ont secoué la population.
Adepte du montage parallèle, Griffith l'utilise ici de manière permanente pour souligner les différences entre les classes, le pouvoir qui influe sur le paysan, la richesse face à la pauvreté. Le discours manque sans aucun doute de nuance entre un grand riche, bien habillé, vivant dans la bombance et cette pauvre famille paysanne manquant de tout.
Ce qui est par contre très bien fait, c'est finalement de voir comment une décision d'en haut, augmenter le prix du blé par exemple, peut influer sur le consommateur de l'époque. Le spectateur est au courant de choses, peut faire des liens que le personnages du film ne feront jamais.
Si la mort est au rendez-vous, le destin semble bien cruel pour cette famille paysanne et surtout la nature, au décor ultra épuré semble sans pitié face à toute cette situation.
Griffith fait également référence au peintre Millet et à son Semeur pour l'un des plans du film.
Un court-métrage intéressant, rythmé, mais manquant donc beaucoup de nuance. Un manichéisme moins prononcé n'aurait pas desservi cette oeuvre.
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