Est ce que je si rencontrais mon amour de jeunesse trente un ans après je le reconnaitrai?
C'est la question que je me suis posée à la fin du film.
En tapant son nom et prénom sur GOOGLE, j'ai bien retrouvé sa trace ( en fait vingt quatre ans après) qui m'indique qu'il travaille dans une université parisienne mais je n'ai trouvé aucune photo et peut être que ce n'est pas plus mal.
Pour revenir sur le film, il part sur un postulat de départ assez hasardeux que le héros peut rester amoureux comme le premier jour de la femme qu'il revoit et reconnait trente et un ans après.
Le film entremêle et suit également l'itinéraire de plusieurs personnages de manière un peu rapide ( le film ne dure qu'une heure trente )au point qu'on s'y perd un peu et on n'appréhende pas toujours très bien leurs ressorts psychologiques .
Mais après tout dans la vraie vie, les comportements des gens que l'on côtoie sont souvent moins lisibles que ceux qu'on représente au cinéma et cela ne me dérange pas trop qu'André Téchiné dans la façon de les aborder ne soit pas plus explicite et reste suggestif.
D'autant que les deux interprètes principaux pratiquent un jeu très réaliste et juste ( Gérard Dépardieu pratiquant un jeu volontairement atone comme si une trop grande attente avait éteint sa vitalité et Catherine Deneuve pratiquant au contraire un jeu tout en vitalité faite d'énergie mais aussi de nervosité provoquée par la frustation que génère sa vie non pleinement satisfaisante)
En fait cette volonté à mon avis délibéré d'André Téchiné de ne pas se laisser à l'histoire le temps de se développer mais plutôt dans un montage nerveux de juxtaposer plusieurs histoires a pour avantage d'intriguer et d'attiser l'intérêt au cours du film mais en même temps crée à la fin du film une certaine frustration face à son manque total d'amplitude .
D’où mon avis un peu vacillant sur ce film qui fait que je ne sais pas trop quoi en penser.
Ou pour l'exprimer autrement, on pourrait dire qu'il s'agit d'un film " non fini " mais de manière consubstantielle car comme le montre André Téchiné les "belles histoires d'amour " avec un début et une fin n'existent pas véritablement dans la vraie vie.