Toilettes publiques

J'arpentais les rayons d'une médiathèque animée et chaleureuse quand je vis un DVD dont le titre accapara mon attention.

Ce DVD, c'est celui du film Les toilettes du pape qui, entre nous, laisse présager le meilleur comme le pire.

Je ne pensais pas écrire cela un jour mais j'ai décidé de laisser une chance aux toilettes du pape

Les gens qui passent en cachette

Pensent que les toilettes

Qu'on voit dans les tournants

Sont faites par des impotents ou des ventripotents

Mais c'est une folie,

Car, dans sa dure vie,

Elles sont là, c'est notoire

Pour représenter, d'un homme tous les espoirs

Une heure et demie plus tard et au regard du visionnage de ce film, je peux vous assurer que si c'est principalement pour son titre que j'en suis venu à le voir, ce drame social aux accents comiques venu tout droits d'Uruguay vaut le détour.

Plus que cela, il offre une proximité avec ses personnages à l'aide d'une réalisation élégante.

Cet homme, parcourant des kilomètres, toilettes à la main, c'est notre héros.

Cet homme, c'est le symbole de l'espoir d'un village, celui d'une classe sociale.

Ce récit suit donc l'illusion d'un homme qui croit pouvoir s'extirper de sa condition.

Les petites gens sont ici présentés avec une bienveillance, une compréhension qui force le respect.

La caméra s'adapte au propos, en filmant les personnages avec plus de distance durant les premières séquences puis, le cadre se rapproche d'eux. Ou plutôt d'un en particulier, le personnage principal, centre de gravitation des autres.

Et ce personnage, parlons-en. Il est profondément humain, dans ses faiblesses, ses forces, ses espoirs et ses désespoirs. Je ne peux m'empêcher de voir, à travers cette fin d'un fatalisme criant de vérité, l'image de ce personnage en tout les habitants du village.

Un film social, politique et humaniste qui fait du bien autant qu'il rappelle la réalité de ces hommes et ses femmes dont il narre le quotidien.

La phrase qui était mise en valeur au dos du DVD disait donc vrai :"Ken Loach a des cousins en Uruguay", et ils sont bons, les bougres.

8, moustachu attachant/10