Film étrangement mal aimé de mes éclaireurs, je tiens ici à défendre cette sympathique série B australienne. Mélangeant de façon maline les intrigues des "Chasses du comte Zaroff" et de "Punishment Park", le film de Brian Trenchard-Smith dépeint une société totalitaire et répressive (oui je sais pléonasme), internant les personnes rétives dans des camps pour les "rééduquer". Passant du film de camp (avec ses matons sadiques aux trognes patibulaires) au survival, le spectateur n'a pas le temps de s'ennuyer. Chacun de ces sous-genres est traité de façon habile, ce qui est d'autant plus méritoire quand on sait que le réalisateur s'est vu amputé son budget de 700 000 $ deux semaines avant le début du tournage ; tournage qui fut d'ailleurs raccourci de 44 à 30 jours (Trenchard-Smith emballera l'affaire en 28 jours). Le film comporte beaucoup d'humour et n'est pas avare en effets gores (un orteil arraché, un humanoïde coupé en deux à la voiture-pelleteuse (ça fait rêver non?), une machette plantée dans un crâne ou tranchant deux mains d'un coup... le bisseux comprendra qu'on ne se fout pas de sa gueule). Il faut ajouter à cela une musique inspirée de Brian May (à qui l'on doit les OST des deux premiers "Mad Max") qui colle parfaitement à l'action. "Les Traqués de l'an 2000" est donc à mon sens un très bon film de série B, à la fois drôle et sadique, mêlant les sous-genres du cinéma d'exploitation avec succès. Sachant que j'ai également apprécié les deux contributions de Trenchard-Smith à la très bancale saga "Leprechaun" ("Leprechaun 4 : Destination Cosmos" c'était quand même bien fandard non? Ah, on me dit que non.), je dois être à l'image des prisonniers du film un "déviant".