Je poursuis certains films pour savoir s'il est possible de ressusciter certaines émotions du passé. Exercice délicat lorsqu'il s'agit d'oeuvres littéraires ou cinématographiques, alors que la musique s'y prête en général assez bien.
Cette fois-ci il s'agissait donc de revisiter Les trois couronnes du matelot de Raoul Ruiz. Film plus baroque qu'étrange, qui conjugue autant les styles narratifs que des qualités de photographie très contrastés. On passe de séquences qui ont l'air tirées d'un mauvais téléfilm, aux cadrages les plus extrêmes, dignes de chefs d'oeuvre comme la Soif du mal d'Orson Welles. Finalement, malgré - ou peut-être grâce à - ce yoyo esthétique, le film résiste plutôt bien à la revoyure.