Le retour des Trois Frères prodiges
Pascal Légitimus, Didier Bourdon et Bertrand Campan, cela faisait un petit temps que ces noms n'étaient plus associés. Et, il faut bien le dire, mis à part quelques rôles joués par le dernier, la réussite cinématographique du trio comique français n'était pas étincelante. Leur retour est donc fortement attendu avec ce « Le Trois Frères, le retour », la suite de la comédie qui les a réellement lancé au grand écran.
Quinze ans après leur première rencontre fracassante, les trois frangins Latour sont de nouveau réunis, cette fois à l'exposition des cendres de leur mère. Si la réunion du trio ne prend pas cinq minutes, l'histoire met un peu plus de temps à se mettre en place. On suit d'abord les pérégrination des personnages un à un. Et ce qui est sûr, c'est qu'ils ont vraiment une vie de merde. Didier est marié une femme ennuyeuse dans le seul but de toucher l'héritage de la mère de cette dernière, Pascal est en couple avec une sexagénaire riche pour son argent et quant à Bertrand, il n'a pas vraiment changé : c'est un toujours un comique raté. Seulement, maintenant il a une fille adolescente dont il va devoir s'occuper.
Comme on peut s'y attendre leur réunion va mettre un joyeux bazar dans leurs relations respectives.
On retrouve dans le film les ingrédients qui ont fait le succès du premier et on reconnaît l'humour potache des Inconnus dès les premières minutes. Il ne faut pas longtemps pour qu'on se remette dans le bain. Le film compte aussi sur l'opposition de caractère entre Didier le grincheux, Pascal le nerveux et Bertrand l'imbécile heureux. On prend les mêmes et on recommence donc, le seul problème c'est de savoir si cette recette marche encore. Et là, on est assez partagé. Dans l'ensemble le film arrive à faire sourire et donne même lieu à des moments de franche rigolade, mais sous certains aspects, le trio fait encore de l'humour comme dans les années 90. Cela ne posera sûrement aucuns problèmes à ceux qui ont grandi avec leurs sketchs, mais pour la nouvelle génération on est plus perplexe. Le film n'est pas vraiment susceptible de plaire à la génération des moins de 18 ans. Le scénario pour sa part tient un peu plus la route que celui du premier opus même si on est dans une comédie assez classique, certains gags sont attendus mais ils sont pour la plupart bien amenés. Mention spéciale pour Pascal Légitimus qui nous fait toujours autant rire dans son rôle de « Banania ».
Les Inconnus ont donc mieux géré leur retour sur scène que Les Bronzés, même si le film ne restera pas dans les annales. On en ressort content que le trio ne se soit pas totalement planté mais sans avoir assisté à une comédie exceptionnelle. On se donne donc rendez-vous dans quinze ans lorsqu'ils auront besoin d'argent pour leur retraite, mais comme dirait l'autre : « Cela ne nous regarde pas ! ».