"Bon, puisque tu m'as fait regardé Idiocracy, je vais te faire mater les Tuche, après tout, c'est pas moins idiot" m'a t'elle dit.
Pour le coup, effectivement, ça correspondait globalement à ce que je pensais voir : une comédie rigolote sur des pauvres qui se mettent à parasiter des riches, ici une famille de gens du Nord (le scénariste s'était inspiré d'un épisode de Strip Tease) qui gagne au loto et s'achètent une villa Monégasque. Il rencontre des voisins et les gags s'ensuivent.
Le casting est composé de Jean Paul Rouve, Isabelle Nanty (impeccable comme toujours) Claire Nadeau dans son truc le plus surréaliste, la meuf de Bertrand Ça.com (si vous avez cette référence, vous êtes déjà foutus) et déjà Jerôme Commandeur qui commençait sa carrière d'acteur "plus incrusté en second rôle dans toutes les comédies françaises qu'une moule à son rocher." Et puis deux trois caméos de Kad et Olivier (c'est lui qui réalise le film) et un Omar par Sy ou un Pierre Ménez (arrrrgh) par là.
Je suis pas super étonné par ce genre de scénarios qui depuis La vie est un long fleuve tranquille mettent en scène deux classes sociales qui ne peuvent pas se croiser, avec un très très fort accent "nord de la France" pour la famille Tuche (rien que les tournures de phrases et l'intonation) et une passion pour les frites, le foot et les potins de Star. Avec aussi, au milieu, un petit génie, façon Malcolm in the Middle des premières saisons.
Donc, voilà, on pourrait voir les Tuches sous deux angles.
Le premier angle c'est que c'est une comédie qui se fout un peu de la gueule des pauvres, avec leur beauferie, leur inculture, leur homophobie, leur maquillage de tchouin et leur manque de goût. Les tuches sont ptet bête, mais ils sont bien brave et leur voisins ont beau faire partie de la classe dirigeante, ils ont bon fond. Et à la fin, ils finissent par prendre à coeur de vivre avec ces gens, au fond, si rigolo et atypique. Et à la fin du film, fin de la récré, tout le monde rentre au bercail, parce que bon, l'ordre établi, c'est les riches avec les riches et les pauvres à Bouzolles.
Le second angle, c'est que c'est en fait un récit de colonisation inversé. Vous savez quand un type d'une culture vue un peu comme "avancée" se met à convertir les autochtones au bienfait de sa civilisation. Hé bien, c'est la même chose mais ici avec les Tuches qui viennent chez ces pauvres qui s'ennuient dans leurs grandes villas et leur apprennent les bonnes choses de la vie : faire du foot, manger des frites, faire de la barbe à papa, et s'éclater dans une piscine au lieu de bronzer comme des cons autour.
Bon, j'extrapole sans doute trop, mais en vrai.... avoir une baraque à frite dans mon jardin, bah c'est pas une idée que je trouve si bête que ça.
A noter que la réalisation d'Olivier Baroux sans atteindre la folie reste quand même assez dynamique. S'il restait connu pour son duo avec Kad Merad, le gars avait déjà 4 films dans les pattes (quasiment inconnus) et on voit qu'il s'est éclaté dans certains plans, notamment le dernier qui est un plan séquence plutôt sympathique.
Même si j'ai pas rit tant que ça et que je trouve ça quand même très caricatural, je suis assez curieux de voir qu'ils ont fait quatre films.