Même si c'est ma copine qui me force à les voir, j'ai de la sympathie pour les films des Tuche et j'avais trouvé les deux premiers assez regardable et pas si mal. Pour le coup on est sur le numéro de la série qui a été le plus vu, mais qui reste le plus détesté.
L'idée de base est assez drôle : Jef Tuche devient président de la République. Rien qu'en partant de cette base là on se dit qu'on a déjà de quoi faire de nombreux gags et limite ça s'écrit tout seul. Et je crois qu'Olivier Barroux l'a effectivement un peu écrit en pilote automatique (le scénario du film était prêt un an après la sortie du deuxième opus.)
Pourtant le film commençait bien, avec cette fois-ci Cathy Tuche en narratrice et une campagne présidentielle assez marrante tant elle est catastrophique (mais qui part de l'idée devenue improbable que des politiciens démissionnerait suite à des scandales politiques) mais dès que Jef Tuche devient président le film tient plus de la série de sketch que d'un véritable film avec un enjeu, notamment toute l'intrigue autour de l'aide de camp qui devient 1er ministre et qui gère à sa place ne débouche sur rien et dont on attend qu'il le trahisse ou qu'il se passe un revirement surprenant
.. et puis en fait, pas vraiment. Le mec se barre au moment où c'est le plus logique, c'est même pas trop trop une trahison.
Si Jef était un personnage central des premiers films, ici il est quasiment omniprésent enchainant les gags et les bêtises. Il faut dire que le film décide de faire de Donald un personnage comique, ce que j'avais trouvé original au départ (il fait se crise d'ado) mais vire vite à l'intrigue lourdingue et devient plus un prétexte à le mettre de côté de l'intrigue pour qu'il n'interfère pas avec son père et ne vienne pas lui suggérer des idées intelligentes.
Et j'ai raison parce que dès que le personnage revient de thérapie, Jef Tuche devient un bon président.
Le reste, c'est surtout des intrigues franchement inégales. Je les ai même classés de la pire au meilleur :
* Wielfred Tuche fait chier les garde du corps. Voilà, c'est juste ça : il leur tire dessus a coup de paintball et se déguise en Ninja à l'Elysée. C'est juste lourd.
* Stephanie se retrouve dans le monde des intellectuels parisiens. Resucée du thème habituel où elle est draguée par des gens qui veulent accéder à sa fortune (ou ici à une place privilégié.) Elle a droit à une fin d'intrigue mignonne mais téléphoné.
* Donald part en thérapie. On comprend très vite qu'en fait il est frustré parce qu'il est puceau.
Il nique et revient.
* Jef Tuche est président. Il fait un peu n'imp. Des fois c'est drôle (il parie les ventes de rafales dans l'issue du match de foot France Allemagne) mais des fois c'est juste relou, comme ses monologues où il passe d'un objet à un autre.
Je m'attendais à une intrigue avec le fait qu'il choisisse n'importe qui comme ministre, mais ça n'est jamais prit. Idem pour les ministres trop sérieux qui le regardent comme un martien, mais au final, ils lui obéissent du coup, c'est pas trop n'importe quoi.
* Mamie Suze devient une égérie de la mode. Bon, comme d'habitude avec le personnage c'est tellement surréaliste que ça fonctionne.
* La mère Tuche tente de gérer l'Élysée comme si elle gérait sa maison. Et là, oui, le décalage fonctionne : elle demande aux ministres leur lessive ("je fais une tournée aujourd'hui") elle insiste pour faire le ménage et elle cherche à apprendre aux cuisinier de l'Élysée la recette pour faire des bonnes frites. Isabelle Nanty est comme toujours à la fois mignonne et très drôle dans ce rôle là.
Après le films compte aussi pas mal intrigues qui sont à peine esquissées qu'elles sont déjà finies (le président qui fait la grève face au CAC 40 ce qui dure 5 minutes dans le films) et de nombreuse intrigues qui amènent sur rien. La fin est stupide, et le film réussi l'idée de très mauvais gouts de faire jouer Angela Merkel par un homme. (Ha ha, les femmes vieilles on dirait des hommes. Pitié.)
Donc voilà, c'est pas le film français le plus honteux, mais on pouvait faire bien mieux avec une telle matière.