La magnifique filmographie de Tarkovski s'ouvrirait sur un plan descendant verticalement un arbre.
Si l'on parle de L'enfance d'Ivan, premier de ses 7 longs métrages, oui.
Mais avant cela, si l'on prend en compte ses courts métrages, sa filmographie s'ouvre sur un plan parcourant horizontalement un bar.

Tarkovski n'est pas seul à la réalisation. Accompagné par Marika Beiku et Aleksandr Gordon, "Les tueurs" s'avère être un projet d'étude. Cela implique donc un petit budget, et peu de décors différents.
Ainsi, la majeure partie du film se déroule dans un bar, dans un calme début de soirée. Cette séquence s'avère la plus intéressante. Au vu de l'intrigue ou simplement du titre, on a vite fait de comprendre à quoi est due l'arrivée de ces deux hommes, ces intrus.
Le récit est tout de même assez bien fichu pour que l'on ai envie de savoir la suite. De toutes manières, il ne s'agit encore que de vingt petites minutes.
Les acteurs sont vraiment convaincants,ils ont la classe, surtout le barman qui a vraiment de la gueule !

Malheureusement, une fois la scène du bar terminée, on n'a plus grand choses à se mettre sous la dent.
L'oeuvre est tirée d'une nouvelle de Hemingway. Etant un très grand lecteur, je ne l'ai bien évidemment pas lu, mais je sors du visionnage avec la nette impression que cette histoire n'avait au final rien à raconter.
C'est dommage, mais ça reste très plaisant à regarder.

Ne mélangeons pas les torchons et les serviettes, ce court métrage est mineur et ne reflète pas la filmographie de Tarkovski. Mais c'est une bonne découverte, et pour qui découvrirait entièrement le réalisateur chronologiquement, une entrée en matière convenable.

Il me reste à découvrir ses deux autres courts métrages, "Ce soir nous ne quitterons pas nos postes" (autrement appelé "Il n'y aura pas de départ aujourd'hui") et 'Le rouleau compresseur et le violon". Après cela, je pourrais juger si oui ou non, Tarkovski imposait déjà son style avant son premier long métrage.
En 1956, ce n'était pas le cas, mais un certaine liberté, en étant seul à la réalisation par exemple, ne lui sera certainement que bénéfique à l'avenir.
Car, comme il l'a lui-même dit : "Pour être libre, il suffit de l'être, sans en demander l'autorisation à personne. Il faut se faire une hypothèse sur son propre destin et s'y tenir, sans se soumettre ni céder aux circonstances."
TheBadBreaker
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le 29 déc. 2014

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