Fight hawks
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Tout commence lorsque deux hommes arrivent dans une station et cherchent un certain Pete Lunn alias "Le Suédois", qu'ils ne connaissent pas, avec pour mission de l'abattre. Peu à peu, on va découvrir qui est ce Pete Lunn à travers une enquête menée par un inspecteur...
Adapté d'une nouvelle d'Ernest Hemingway, le film brille avant tout par sa construction et son scénario. Robert Siodmak nous raconte l'histoire de Pete Lunn à travers une dizaine de flash-back retraçant ses rencontres, ses amours, ses motivations et une partie de sa vie entre auto-destruction, boxe, amour et délit. Les flash-backs ne suivent pas un ordre chronologique mais sont parfaitement maîtrisés par Siodmak qui laisse régulièrement une part de mystère sur les personnages et le déroulement des événements.
L'intrigue est assez tordue, parfois compliquée mais l'intérêt n'est pas vraiment là, il est surtout dans la construction et l'atmosphère mise en place. Dès l'ouverture du film, Siodmak donne le ton et met son ambiance en place, on navigue entre âmes humaines en perdition, désespoir, fatalisme, cupidité, vapeur d'alcool, fumée de cigarettes et femmes fatales, ce qu'il retranscrit à merveille. Il développe bien le personnage du suédois que l'on découvre peu à peu, laissant régulièrement le trouble sur lui, mais aussi sur celui de Kitty.
Alors, si la mécanique est parfaite, je regrette tout de même un léger manque de tension dans quelques moments forts ainsi que le manque de force dramatique comme pouvaient le prétendre les enjeux et personnages. Sans que ce soit totalement préjudiciable, c'est vraiment dommage car à côté de cela, Siodmak maîtrise son film de bout en bout. Il use à merveille du noir et blanc, offrant quelques trouvailles au niveau des cadres et du jeu d'ombres et surtout il bénéficie de très solides interprétations. Burt Lancaster, pour son premier rôle, retranscrit très bien toute l'ambiguïté, le fatalisme et les motivations de son personnage et face à lui Ava Gardner est aussi belle que dangereuse en femme fatale.
On se retrouve ici face à l'archétype du film noir, tant sur la forme que dans le fond où Siodmak étudie la noirceur de l'âme humaine. Dommage que l'ensemble manque parfois de tensions et d'émotions, car à côté de cela, la mécanique est parfaitement bien huilée.
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Créée
le 25 mai 2015
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