Du grand portnawak que voici. Les craquages s'enchainent sans qu'on les voit venir, avec des ninjas qui volent d'arbre en arbre, des persos qui surgissent du néant, des mises à mort par pot au feu, quelques mannequins en mousse (dont un splendide lancer du haut d'une falaise), du gore avec du rouge qui tache, Hattori Hanzo qui se promène par là, et un goût certain pour les clichés.
Hiroyuki Sanada incarne un perso complètement délirant, adepte du kung-fu tendance Rambo dans les bois, tout autant capable de se lancer dans une choré Fame-like devant un brasier funéraire sur fond de musique guimauve chantée par lui-même, que d'utiliser la fameuse technique du ventilateur humain, totalement indescriptible (enfin si, mais ça serait se couvrir de ridicule que de le faire).
Sonny Chiba est lui magistral dans son rôle de salopard de ninja escorté de ses deux sous-fifres sourds et muets. On dirait du Ogami Itto par moments. Et en bonus, on retrouve Etsuko Shihomi, AKA Sister Streetfighter, qui tabasse des gardes à coups de nunchak' rouges pétants.
Et comme le métrage n'était pas assez barré avec tout ça, imaginez que le style musical du film fait dans un mix de variété sentimentale et de funk très blaxploitation, avec un peu de truc qui ressemble à rien (ça m'a évoqué les Hill et Spencer, avec ce côté sympa et léger).
Shogun Ninja est donc un bon gros foutoir régulièrement surprenant, œuvre hybride et étrange. Indispensable, quoi.